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Motus sur le prénom des animaux du Bois du Petit-Château à La Chaux-de-Fonds

Sur les quatre-vingts animaux qui peuplent actuellement le zoo du Bois du Petit-Château, à La Chaux-de-Fonds, seule une quinzaine d’entre eux portent un prénom connu du grand public. Nos explications.

18 mai 2017, 11:29
/ Màj. le 20 mai 2017 à 08:00
La doyenne des biches a bel et bien un prénom, mais il restera la chasse gardée des gardiens

Comme l’explique Yasmine Ponnampalam, gardienne-cheffe du site, les petits noms des espèces sauvages sont tenus secrets. «Il n’y a que l’équipe du zoo qui les utilise à l’interne. Pour éviter le phénomène de l’anthropomorphisme, qui tend à humaniser l’animal, on ne communique pas sur les prénoms des animaux sauvages.

Sauf s’il s’agit de certains individus emblématiques, dont le prénom avait déjà été médiatisé dans le passé. Pour les animaux domestiques comme les ânes ou les chèvres, par contre, avec lesquels l’homme entretient un lien, on les transmet volontiers si les visiteurs nous le demandent».

S’en passer au besoin

Concernant les spécimens sauvages, comprenant cervidés, félins et autres carnivores, les prénoms restent donc chasse gardée des gardiens. Il en va de même pour les oiseaux, ainsi que les reptiles du vivarium. Même à l’interne, la plupart des employés en font abstraction.

«Beaucoup de soigneurs les utilisent peu. Ils parlent simplement des crocos ou du cerf mâle, par exemple». Entériné en 2010, ce renoncement émane d’une réflexion sur plusieurs années, mûrie sous la direction d’Arnaud Maeder.

Les animaux d’un zoo ne sont pas immortels

Déjà en fonction à cette période, Yasmine Ponnampalam argumente: «Lorsque nos visiteurs viennent observer les animaux sauvages, on aimerait qu’ils ne voient pas en eux des animaux qu’on s’est approprié». A défaut de pouvoir personnifier ces derniers, les fans s’attacheront différemment.

«Les animaux d’un zoo ne sont pas immortels, et les gens ont parfois de la peine à comprendre qu’ils ont une certaine durée de vie et peuvent tomber malades. A partir du moment où on les nomme, on sait que le lien affectif qui se tisse deviendra très fort. Pour nous, cela devient alors très difficile que de communiquer en cas de décès». Le public semble accepter le principe, «mais il faut chaque fois expliquer les raisons...»

Etant donné qu’on ne garde pas les jeunes, on ne les nomme pas

Depuis fin février, le parc a été le théâtre de vingt-six naissances. Cinq mouflons et quatre bouquetins dans le giron de la faune sauvage, ainsi que neuf chèvres naines, un mouton d’Ouessant et sept poussins du côté des sujets domestiques.

Parmi ces derniers, toutefois, aucun petit n’a été baptisé. «Etant donné qu’on ne garde pas les jeunes, on ne les nomme pas».

Une question de gratuité

Si l’entrée au «Bois du P’tit» n’était pas gratuite pour les visiteurs, cette pratique peu courante serait improbable. Pour stimuler les campagnes de parrainages, l’attribution d’un nom profite à la démarche. Sur ce plan-là, la gardienne-cheffe s’en montre consciente: «On sait que le public est très friand de ce genre d’information».

Directeur du zoo privé de Servion, Roland Bulliard ne fait pas du prénom un objet de marketing. «On ne parraine pas du tout les animaux!» Il y voit en revanche une plus-value, à même de favoriser une émulation autour du site. «Cela rencontre beaucoup de succès lors des naissances. A l’égard des personnes sensibilisées à la cause des zoos, cela permet notamment d’entreprendre des recherches pour trouver un nom».

L'avenir

Pour garantir, à l’avenir, la pérennité du parc chaux-de-fonnier, l’équipe en place devra peut-être revoir sa copie. «Si l’on doit un jour inciter les gens à parrainer davantage, il nous faudra sans doute revenir sur cette décision. Elle n’est pas inscrite dans le marbre...».

Salomé di Nuccio, a+ La Chaux-de-Fonds Le Locle

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