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Le Chaux-de-Fonnier Maurice Schiess, créateur de Podjunior, est décédé à 83 ans

De 1989 à 2000, il fut le grand-papa gâteau des gamins. Maurice Schiess, l’initiateur du Luna Park intérieur de l’avenue Léopold-Robert, s’en est allé à 83 ans.

11 oct. 2018, 16:00
Maurice Schiess, et son épouse Claire-Lise, à gauche, entouré par les gamins dans son Luna Park.

Podjunior… La seule évocation de ce nom dessine des sourires sur les visages de ceux qui, enfants, ont eu le bonheur de passer une après-midi dans ce Luna Park chaux-de-fonnier.

Le projet d’une vie, celui de Maurice Schiess, qui vient de s’éteindre à 83 ans, le cœur à bout de souffle.  Ironie du sort pour celui qui, toute sa vie, s’est laissé guidé par les sentiments plutôt que par l’appât du gain. 

Je m’excuse auprès de mes enfants qui doivent partager mon amour avec les enfants de toute la région.
Maurice Schiess


«Je ne vais pas devenir millionnaire», prédisait-il dans les colonnes de «L’Impartial» à l’ouverture de Podjunior, en 1989. Plutôt que faire payer un prix d’entrée aux gamins, «ce qui serait revenu trop cher aux familles nombreuses», il avait choisi le principe des machines à jeton.

Petit train, auto-tamponneuses, cheval vénitien… Les attractions ont été vendues au Payerneland quand Maurice et son épouse Claire-Lise ont dû se résoudre à fermer l’établissement en 2000, en raison de charges trop élevées. «On payait 8000 francs de loyer pour les trois étages de l’ancienne usine, soit quelque 700m2», explique Claire-Lise, son épouse.

Claire-Lise, l’amour de sa vie, nous reçoit dans la maison familiale du quartier des Foulets, entourée de ses enfants et son dernier petit-fils, Jonah, à peine un mois. Son grand-papa a tout juste eu le temps de le connaître avant de s’éteindre le 4 octobre, au Cap d’Agde, où le couple avait acquis un appartement. 

45 anniversaires par mois

Claire-Lise et Maurice s’étaient rencontrés en 1968, dans l’entreprise de cadrans Lemrich. «Il m’a séduit par son humour et son originalité. Il avait toujours le mot pour rire», se souvient-elle. Vingt ans plus tard, il quitte l’entreprise et peine à retrouver du travail. «Il avait 53 ans et a décidé de se lancer dans une activité avec les enfants, qu’il a toujours adorés», explique Claire-Lise. Inspiré par des petits Luna Park en Italie, le couple se lance pour une version intérieure, pensée pour le climat de la région. Podjunior devient incontournable loin à la ronde. Les enfants arrivent même de France par cars entiers. L’endroit est ouvert cinq jours sur sept, samedi et dimanche compris. On y célèbre jusqu’à 45 anniversaires par mois. Autant de forêts-noires et de tourtes aux fruits à préparer pour Claire-Lise…

Génial bricoleur, Maurice se charge d’entretenir le parc et de jouer les animateurs derrière son micro. «Attention! Une équipe de singes du zoo de Bâle vient d’envahir les trampolines!», annonçait-il. Ou encore «Dites donc les grands! Descendez de ce manège ou je viens vous déloger à coups de pied dans le c…!» 

Les gens sont nostalgiques

Les gamins devenus adultes aujourd’hui s’en souviennent. «C’est incroyable, le nombre de gens qui m’en parlent encore, et disent regretter que pareil endroit n’existe plus pour qu’ils puissent y emmener à leur tour leurs enfants», s’émeut Claire-Lise. Il faut dire que Maurice avait la main large sur les quantités de jetons. Et qu’il arrivait même au couple de remplir l’estomac de «ceux qui semblaient laissés à eux-mêmes». Un travail très prenant. Au point que dans son discours d’inauguration, en 1989, Maurice avait tenu à s’excuser auprès de ses propres enfants «qui doivent partager mon amour avec les enfants de toute la région».

Cette fois, le petit train est parti sans prévenir, avec à son bord, Maurice, le créateur du paradis des gosses.

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