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«Lire et faire lire» manque de grands-parents

20 juil. 2007, 12:00

Victime de son succès, «Lire et faire lire»! Depuis qu'Olivier Guyot, enseignant au collège des Girardet, avait lancé cette opération au Locle, c'est la première fois que certains enfants qui s'étaient inscrits sont restés en rade. On manquait de «grands-parents». Neuf d'entre eux démissionnent pour la reprise d'octobre. Un appel pressant est donc lancé, afin que 35 groupes puissent être formés.

Le but est toujours le même: réunir les enfants de l'école primaire et les seniors (retraités ou âgés de 50 ans au moins) autour du plaisir de lire, l'après-midi après l'école. Avec un goûter inclu dans la rencontre, que ce soit au domicile des aînés, à l'école, ou encore dans des homes. Car tous les grands-parents n'habitent pas au Locle, il y en a qui viennent de la Chaux-du-Milieu, des Taillères et même de La Chaux-de-Fonds.

«Ces aînés sont tout à fait capables d'insuffler cette étincelle de plaisir à la lecture. Ça joue!», relève Olivier Guyot. «Chez les enfants, on remarque en tout cas une attitude différente vis-à-vis de l'écrit. Ils vont plus volontiers vers les bouquins.» Et pas que vers Harry Potter.

Cette façon d'apprivoiser les livres devient de plus en plus nécessaire. «Un gamin auquel on n'aura jamais raconté d'histoires aura un vocabulaire de 500 ou 600 mots en arrivant à l'école.» De plus, la moitié des enfants qui suivent «Lire et faire lire» ne parlent pas français à la maison. Sans oublier l'aspect identitaire: ces petits n'ont souvent pas leurs grands-parents sur place, les parents peuvent être de passage, que ce soit des requérants ou des ouvriers du bâtiment envoyés travailler de gauche à droite. «Lire et faire lire» montre à ces kids «que les personnes âgées ne sont pas des ennemis potentiels. Cela contribue à supprimer les antagonismes entre générations». Un exemple: Geneviève Pipoz, qui fut une fidèle de «Lire et faire lire» et qui voit toujours avec plaisir «le petit Daran» (il mesure aujourd'hui 1m85) qui avait fait deux ans à l'école primaire avec elle et qui lui dit toujours bonjour quand elle le voit dans la rue.

Le directeur de l'école primaire du Locle Thierry Hild souligne «l'importance de cette action bénévole, ce qui devient rare, de lien entre générations, et de lien avec le livre, à une époque où l'on vit avec les écrans et la technique».

«Lire et faire lire» ne reçoit pas de subventions cantonales. En revanche, Olivier Guyot bénéficie d'une décharge scolaire prise en charge par la Ville, ce que Thierry Hild tient à souligner. «Au Locle, on n'économise pas sur les choses essentielles et prometteuses pour l'avenir.» /cld

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