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Les promenades bestiales de Bernadette Richard et Pesto

Un âne qui pique des clopes, un chat toréador ou une grenouille monstrueuse... Le dernier ouvrage de Bernadette Richard, illustré par Pierre Estoppey, regorge de drôles d'histoires d'animaux. Rencontre.

30 nov. 2010, 11:04
Ni fables ni reportages. Pas contes non plus. Articles encore moins. En fait, le 21e livre de Bernadette Richard, «Ni anges ni bêtes», c'est un peu tout cela en même temps. Un hommage au règne animal, une sorte de bestiaire littéraire… Illustré par l'artiste chaux-de-fonnier Pesto (Pierre Estoppey), cet ouvrage raconte simplement de délicieuses anecdotes sur toute sorte d'animaux («non-humains uniquement»). «Elles sont toutes vraies», assure d'emblée Bernadette Richard, «toutes!» Même celle dans laquelle une femme est accompagnée par des loups en pleine campagne roumaine? «Celle-ci m'est arrivée personnellement. Ma voiture est tombée en panne vers Cluj et j'ai vu des loups au loin… C'était complètement surréaliste!» C Environ la moitié des histoires la concerne ainsi directement. Les autres, elle les a entendues ici et là: «J'étais particulièrement attentive aux histoires d'animaux, mais tout le monde en raconte, les gens adorent ça...» Une fois c'est un Indien pilote d'hélicoptère qui a vu des dauphins sauver un père et son fils de la noyade. Une autre, c'est un guide africain qui lui a raconté l'attaque d'un crocodile par un rhinocéros pour sauver une gazelle… «Le monde animal est carrément génial, même si les animaux n'ont pas tous des histoires comme Paul Le Poulpe», déclare Bernadette Richard. Son côté «Brigitte Bardot» (comme elle dit) ressort sans cesse. D'abord parce que, même après y avoir consacré un ouvrage entier, elle reste intarissable sur les histoires d'animaux. Ensuite, parce qu'elle peut s'interrompre en pleine phrase en voyant un vieux bouledogue se traîner péniblement de l'autre côté de la route: «Voilà un bon vieux chien qui doit avoir 12 ans», analyse-t-elle sagement. L'ouvrage va toutefois au-delà du simple anthropomorphisme: «Mais il est difficile de ne pas humaniser les animaux», explique Pesto. Bernadette Richard renchérit: «C'est moi qui raconte les histoires, c'est ma plume, mon regard, je n'ai pas voulu me prendre la tête. Ce n'est pas de la haute littérature, il n'y a pas de termes savants… Je raconte simplement mes histoires. C'est typiquement le bouquin que l'on peut lire aux chiottes!» Omniprésents, les dessins de Pesto font plus qu'illustrer le propos: «Parfois, c'est un simple portrait de l'animal, d'autres fois, c'est une scène telle que décrite dans le texte et sinon, une «idée»; j'associe différents éléments du texte de façon plus ou moins surréaliste. Ça donne une sorte de valeur ajoutée aux textes.» Humoristiques, touchantes, délirantes, ses illustrations sonnent toujours très vraies. Bernadette Richard confirme: «Chaque fois que je recevais ses dessins, c'était une supersurprise!» Elle confesse même que l'illustration lui a parfois fait changer le texte: «J'ai ajouté ou enlevé quelques lignes pour donner une meilleure résonance au dessin». De Bellelay au Caire, le livre nous promène autour du globe. Souvent drôles, parfois tragiques, ces brèves histoires proposent toutes un regard original sur ces créatures «Ni anges, ni bêtes». /VGT «Ni anges ni bêtes», Bernadette Richard et Pierre Estoppey, éd. L'âge d'homme. Dédicace de l'ouvrage samedi 4 décembre de 14h à 16h à la librairie Payot de La Chaux-de-Fonds
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