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Les normes anti-radon deviennent plus strictes dès le 1er février et les Montagnes neuchâteloises sont concernées

Le radon est la seconde cause du cancer du poumon après le tabagisme. Dangereux et présent notamment dans les Montagnes neuchâteloises, ce gaz est soumis à des normes qui changeront le 1er janvier. La réglementation sera plus stricte mais les propriétaires devraient bien s’en sortir.

18 mai 2017, 14:12
/ Màj. le 20 mai 2017 à 12:00
Ce genre de capteur permet de mesurer précisément la concentration de radon.

Vous ne le voyez pas, vous ne le sentez pas, vous ne le touchez pas mais vous y êtes exposés quotidiennement. Le radon, un gaz radioactif, est très répandu dans les Montagnes neuchâteloises. Et il représente la principale cause du cancer du poumon après le tabagisme.

Au Locle, une bonne partie des bâtiments a été contrôlée par le Canton voilà quelques années. La Ville de La Chaux-de-Fonds, elle, a carrément fait du radon une priorité dans sa politique de santé publique, dans les années 2000, en menant des campagnes de prévention et en incitant les propriétaires de bâtiments à contrôler voire à assainir leur habitation.

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C’était d’ailleurs l’une des rares villes de Suisse à prendre ce dossier à sa charge, les cantons ayant décidé d’empoigner eux-mêmes le problème à la place des communes.

Aujourd’hui, du fait que passablement de bâtiments ont été contrôlés et faute de ressources financières à La Chaux-de- Fonds, les campagnes anti-radon se font bien plus discrètes. Voilà qui pourrait être gênant, alors qu’entrera en vigueur une nouvelle Ordonnance sur la radioprotection le 1er janvier 2018.

Restriction sans obligation

Parmi les principaux changements, le taux de concentration de radon admis par mètre cube, qui sera drastiquement plus restrictif, et l’obligation de contrôler les bâtiments scolaires.

Actuellement, un taux de 1000 Becquerels/m3 (taux de particules de radon) est toléré, au-delà duquel un assainissement du bâtiment est obligatoire. Ce taux passera à… 300 Becquerels/m3 dans la nouvelle ordonnance, pour des raisons de protection de la santé.

Nous sommes le seul pays qui impose un assainissement si les normes ne sont pas respectées

«La Confédération veut se caler sur les normes internationales », explique Yves Lehmann, chef du Service cantonal de l’environnement et de l’énergie. «Nous sommes le seul pays qui impose un assainissement si les normes ne sont pas respectées, mais nous sommes aussi le seul pays où les normes tolérées sont aussi peu strictes! Désormais, nous nous alignons avec un taux toléré plus exigeant mais une intervention au bon vouloir du propriétaire».

Le but: mieux protéger la santé de la population (et de l’environnement) à la suite de nouvelles avancées scientifiques prouvant la nuisance du radon. Et éviter des cas de cancer injustifiés, comme c’est indiqué sur le site de la Confédération.

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Pas de panique

Malgré ce nouveau pas en matière de prévention, il n’y a pas lieu de s’agiter. Toutes les habitations qui se situeront au-dessus des 300 Becquerels recommandés par la loi ne seront pas… hors-la-loi, précisément.

«Au-dessus la valeur actuelle limite, soit 1’000 Becquerels/m3, il faut assainir. À l’avenir, les 300 Becquerels ne seront qu’une valeur dite de référence, sans aucune obligation d’intervention pour les propriétaires. L’OFSP dit simplement que ça n’est pas idéal d’être exposé au-dessus de ce taux de concentration de radon».

A La Chaux-de-Fonds, la grande majorité des bâtiments de la ville ont été contrôlés et les résultats montrent des dépassements dans un nombre restreint de bâtiments.

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Très peu de maisons dépassaient la norme de 1’000 Becquerels

Philippe Carrard, urbaniste communal, indique qu’un cadastre du radon a été établi, permettant ainsi de situer les zones où le gaz est le plus concentré.

«Très peu de maisons dépassaient la norme de 1’000 Becquerels. Sur les 4’443 bâtiments contrôlés, seuls 264 n’ont pas été mesurés. Et 967 personnes n’ont jamais retourné le dosimètre (appareil servant à mesurer la concentration de radon, ndlr). Nous avons pu ensuite inviter les quelques propriétaires concernés à assainir leur bâtiment si nécessaire». Signe que le radon est très présent, mais pas forcément en très forte quantité.

L’éradiquer, ça n’est pas possible: «Les émanations naturelles de radon, dans les bâtiments, sont plus ou moins régulières. Ceci en raison des saisons», explique Lucien Tynowski, personne de contact pour les questions liées au radon au sein de la Commune.

Il en va de la responsabilité des propriétaires

Néanmoins, ce gaz peut être plus ou moins maîtrisé, à condition que chacun joue le jeu: «Grâce à nos intenses campagnes de prévention menées voilà quelques années, nous avons pu contrôler gratuitement pratiquement tous les bâtiments, mais cela s’est fait sur une base volontaire. Il n’y a pas d’obligation légale à mesurer le radon. Après, il en va de la responsabilité des propriétaires…».

Dans l’attente de l’entrée en vigueur de la nouvelle ORaP, la Ville fait déjà savoir qu’elle donnera la priorité au contrôle des bâtiments scolaires. Quant aux particuliers, ils sont seuls juges de leur santé.

Anabelle Bourquin, a+ La Chaux-de-Fonds Le Locle

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