«J’écoute beaucoup de musique sans écouter forcément les paroles.» Rolf Blaser parle de sa peinture simplement, sans chichis d’exégète. Ou, plutôt, tente d’en parler. Car ses compositions puissantes, exposées à l’espace du Grand Cargo à La Chaux-de-Fonds, se reçoivent en pleine figure au-delà des mots.
Le Soleurois, installé à La Chaux-de-Fonds depuis près de 30 ans, n’est pas un bavard.
C’est au spectateur d’inventer l’histoire de ces personnages peints dans des postures tarabiscotées, mines renfrognées, morceaux de chair et de muscles saillants.
Figuratif mais...
Même à ses débuts, marqués par l’influence de l’Ecole viennoise et des peintres surréalistes, Rolf Blaser tendait déjà vers un langage figuratif.
Enfin, «figuratif», c’est juste une étiquette parce qu’il en faut bien une.
La narration n’est pas au centre de son propos. Ses êtres au regard abyssal, aux corps exhibés sans exhibitionnisme, ne sont que des catalyseurs de formes et de couleurs, des couches...