Les juifs hier, les musulmans aujourd’hui. Comment les communautés religieuses s’intègrent-elles dans leur nouvel environnement? L’historien neuchâtelois Marc Perrenoud s’est penché sur le cas de la population juive de La Chaux-de-Fonds au 19e et dans la première moitié du 20e siècle. Il en parle mardi au Club 44, dans une conférence qu’il partage avec Céline Maye, responsable du Service de la cohésion multiculturelle du canton de Neuchâtel. Laquelle abordera, elle, la situation actuelle, avec l’arrivée de populations de confession msulmane. On dit que l’histoire ne se répète pas. On ne peut pourtant s’empêcher de voir certaines analogies. Les explications de l’historien.
Marc Perrenoud, l’histoire des juifs dans le canton de Neuchâtel commence vraiment au 19e siècle?
On en trouve déjà quelques mentions dès le Moyen Age, mais c’est surtout après 1833 que le mouvement se développe. Avant la révolution radicale, la population juive vit encore sous un régime d’exclusion, que ce soit pour le logement ou pour le droit de scolariser les enfants.
Et c’est en 1848 qu’ils acquièrent les mêmes droits que le reste des Neuchâtelois?
Non, car la Constitution fédérale garantit des droits aux seuls chrétiens. Dans le canton, les juifs n’ont pas le droit de posséder des immeubles. En 1849, on fait une exception à La Chaux-de-Fonds pour une famille juive, mais cela reste un cas unique. Pendant longtemps, ça a été la seule maison de la ville dont le propriétaire était juif. On a d’ailleurs baptisé le quartier «rue de Jérusalem», nom qui subsiste aujourd’hui. Ces restrictions ont été rayées en 1866. Et la Constitution de 1874 garantit la liberté de culte.
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