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Les étudiants en architecture bousculent les certitudes

09 juil. 2011, 09:39

«En 2100, la ville s'étendra de l'entrée est au Locle sur une largeur n'excédant pas 500 m de part et d'autre d'un axe de transports publics.» Voilà l'une des visions d'avenir - utopie ou prémonition? - qu'a développée l'un des six groupes d'étudiants de quatre universités qui ont carburé cette semaine sur l'avenir urbanistique de La Chaux-de-Fonds.

Les propositions sont suffisamment diverses et originales pour interpeller fortement les politiques qui avaient mandaté les étudiants pour répondre à des questions ciblées... et qui ont aussi «changé les questions», s'inquiétait hier après-midi le directeur de l'Urbanisme Laurent Kurth. Les étudiants auraient dû fournir des pistes pour le développement à venir de quatre secteurs prédécoupés, identifiés par l'autorité mandante. En réalité, ils n'ont pas vraiment fait cela, sans pour autant trahir leur mandat. C'est que les questions soulevées leur ont posé d'autres questions. Et comme l'a dit hier Monique Ruzicka-Rossier, professeure à l'EPFL, «la jeunesse ne se donne pas de frontière ni de limites et se permet de retourner les questions». Jusqu'à, parfois, jouer avec les nerfs des autorités ou briser le consensus qui fédère depuis des années les décisions de politique urbanistique. Un groupe a par exemple imaginé un traitement très particulier des «verrues» qui perturbent la belle ordonnance du plan en damier. Il s'agirait de les considérer comme un potentiel et non comme une gêne.

Les étudiants en architecture et urbanisme de Lausanne, Paris, Bruxelles et Montréal n'ont eu que très peu de temps pour réellement appréhender la ville. Pourtant, les travaux proposés montrent qu'ils sont parvenus à capter des éléments essentiels.

Un groupe s'est ainsi interrogé le premier jour: «Mais où sont les habitants?» Avant de trouver la réponse: «Dans les voitures et les centres commerciaux.» L'identification de tels comportements de masse sert de révélateur. La Chaux-de-Fonds n'est plus si compacte que ce que l'on dit, puisqu'il n'est plus possible de tout faire à pied. Et la perte des magasins de proximité oblige à se déplacer là où sont les grandes surfaces.

Faudra-t-il dans l'avenir débâtir peu à peu certaines portions de ville pour la densifier? Comment consommer moins d'énergie si on laisse le périmètre urbain s'étendre? Bref, que doit faire cette ville pour rester une ville? Réponses ce matin au Club 44.

Dialogue:
Les travaux sont présentés au public ce matin à 10h au Club 44.

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