Samedi après-midi, le parc des Crêtets de la Chaux-de-Fonds a pris des airs particuliers, entre plage urbaine et salle de concert. Une métamorphose que l'on doit aux Digitales, festival itinérant qui s'est donné pour mission d'animer les espaces verts des villes de Suisse romande.
Quelques rangées de transats et quelques tables disposées autour du kiosque à musique du parc des Crêtets suffisent à accueillir un public bigarré. On y croise des promeneurs surpris d'entendre le calme habituel du parc troublé par quelques avalanches rythmiques. Une dame d'un certain âge demande l'aide de ses jeunes voisins pour s'extraire de son transat alors que la musique devient trop agressive. Passablement de jeunes parents profitent de l'occasion pour initier leur progéniture aux sonorités digitales.
Les groupes de spectateurs traquent les derniers rayons de soleil alors que sur la scène du kiosque à musique, les prestations s'enchaînent. Ambient, electronica, trip-hop ou encore breakbeat: autant d'étiquettes qui ont valsé au fil de l'après-midi, offrant un riche échantillonnage des musiques électroniques. De l'electro-rock atypique de Modern Telemark à l'âge d'or du label Warp revisité par Lunome, un moment fort de cette édition restera le concert de Planet Boelex. Le Finlandais a effectivement livré une musique contemplative particulièrement en osmose avec cette fin de journée estivale.
Les Digitales ne se consacrent pas uniquement à la musique, puisque Pierre-Yves Diacon et Sylvia Pellegrino ont agrémenté l'après-midi de quelques interventions dansées. Si leurs apparats retenaient l'attention sur leur passage, leurs interventions n'ont pas toujours reçu l'attention qu'elles méritaient.
Finalement, les rambardes du kiosque ont offert un meilleur espace de visibilité et d'expression à leurs contorsions. Dans un autre registre de discrétion, il faut relever la chasse aux déchets menée par les organisateurs. En fin de soirée, le parc ne gardait aucune trace du passage des Digitales.