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Le trompettiste chaux-de-fonnier Roland Hug a rejoint les étoiles du New Orleans

Le trompettiste chaux-de-fonnier Roland Hug est décédé, ce mardi, à l’âge de 83 ans. Il rejoint les étoiles du jazz de la Nouvelle-Orléans, de son inspirateur Louis Armstrong à Sidney Bechet, avec qui il a tourné pendant deux ans dans les années 1950.

31 janv. 2019, 16:41
Le retour des Dixie Come Backs emmenés par Roland Hug au P'tit Paris  de La Chaux de Fonds en 2008.

«Quelle place occupe Roland Hug dans le jazz neuchâtelois? Une des premières. Mais une des premières aussi au niveau suisse, et même international!»

C’est l’hommage que rend au trompettiste chaux-de-fonnier, décédé ce mardi à 83 ans, Jean-Jacques Barrelet, ancien chroniqueur de l’émission «Jazz Cocktail» sur RTN et coauteur d’une histoire du jazz en Pays neuchâtelois, paru l’automne dernier à la «Nouvelle Revue neuchâteloise».

Une trompette typiquement News Orleans, celle de Roland Hug. «A l’oreille en autodidacte, il a dû écouter Louis Armstrong à longueur de journée pour s’imprégner complètement de l’esprit de sa musique», dit encore Jean-Jacques Barrelet.

«Petite Fleur» en duo

Le Chaux-de-Fonnier est l’un des rares musiciens de jazz traditionnel de la région à avoir connu une carrière internationale. A 20 ans, dans les années 1950, le jeune technicien en instruments de mesure formé au «Tech» prend l’instrument de sa passion sous le bras et quitte les Montagnes neuchâteloises pour monter en stop à Paris, capitale du jazz. C’est le clarinettiste américain Milton Mezzrow qui glisse au jeune homme dans la dèche que Sidney Bechet cherche un trompettiste et l’invite à une «jam».

«Le petit-suisse qui joue comme Armstrong», comme le disait «Mezz», fait plus que d’accrocher l’oreille de Sidney Bechet, né à la Nouvelle-Orléans mais établi en France. Le maître l’engage et Roland Hug tournera pendant deux ans avec lui. Jean-Jacques Barrelet a cette anecdote: «Bechet ne laissait guère ses musiciens évoluer sur ses thèmes favoris, mais Roland Hug a pu jouer l’un d’eux en duo avec le maître, ‘Petite Fleur’. Un duo d’anthologie que l’on peut retrouver sur YouTube, en indiquant ‘live 1958’.»

 

La déferlante yé-yé

A la mort de Bechet en 1959, Roland Hug rejoint l’ensemble de Claude Luter, autre clarinettiste (français) de renom, puis monte le Dixie Come Backs, avant le New Orleans All Star, avec lequel il atteint son apogée. Avant que «la déferlante yé-yé porte un rude coup au jazz», comme il le disait lui-même. Au détour d’un «boeuf» ou plus, on le retrouve avec son ami Stéphane Guerault, Nino Ferrer, Stéphane Grappelli, Jean-Luc Parodi ou Michel Legrand, qui vient de partir lui aussi au paradis des musiciens.

Dans différentes formations au gré des moments, Roland Hug a encore longtemps porté le New Orleans et du jazz plus contemporain aux nues avec un incroyable feeling. Mais les temps avaient changé. Comme le dit Jean-Jacques Barrelet, en exagérant à peine: «Les musiciens de jazz jouent des centaines d’accords pour un public clairsemé. Les musiciens pop d’aujourd’hui plaquent 3 ou 4 accords devant des milliers de fans».

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