Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le tai-chi, mode ou art de vivre?

31 oct. 2011, 06:41

Le parc des Crêtets à La Chaux-de-Fonds est encore plongé dans un silence ensommeillé et frais, samedi et dimanche matin tôt. Sous les arbres, debouts au milieu des feuilles mortes parsemées sur le sol, des dizaines de personnes enchaînent une suite de gestes, lentement. Leurs mains caressent leurs jambes tout doucement, s'élèvent vers le ciel, tranquilles, descendent le long du plexus, pianissimo. Ils semblent venus d'ailleurs, d'un autre «tempo»,

Art martial chinois

«Ici, plus de pression, plus de précipitation, plus de stress comme on le connaît dans nos vies de tous les jours ou au travail», commente Marie-Jo Toussaint, cadre chez Tag Heuer. Elle a découvert le tai-chi en 2001. «Et depuis, je suis des cours deux fois par semaine environ. Une fois passé le pallier de l'école, toutes mes tensions disparaissent.»

L'école dans laquelle elle les suit a organisé, de vendredi à dimanche, un meeting international de tai-chi-chuan, un art martial traditionnel chinois. «Dans ce cadre, nous organisons des séances de tai-chi-chuan ouvertes à tous, en plein air. N'importe qui peut être là. Nul besoin d'être un élève de l'école. Une fois par mois, le public peut aussi participer au salut au soleil, à l'aube, au col de la Vue-des-Alpes.» Un enseignant montre aux personnes présentes les formes à faire.

«Ces formes sont la retranscription de gestes, tels que caresser un cheval par exemple ou l'aile d'un oiseau», explique encore Marie-Jo Toussaint. «Au beureau parfois, je fais la forme du coq sur un pied devant mes collègues, qui rient.»

Le matin, avant d'aller travailler, elle s'octroie une halte en pleine nature pour faire une petite séance de tai-chi. «Un art martial qui se base sur les opposés, où l'on se défend en désamorçant l'agressivité de l'autre, au lieu de la contrer.» Il est devenu pour elle un art de vivre. «Lorsque je me fais bousculer dans une gare par exemple, je laisse l'énergie de l'autre glisser sur moi.»

Joviale, dynamique, confiante, elle lance: «N'allez pas dire que le tai-chi rend zen, hein!», commente-t-elle en plaisantant. «ça ferait sourire chez Tag Heuer.»

Cosette Butzberger fréquente la même école que Marie-Jo Toussaint, et pratique le tai-chi depuis dix-huit ans. «Il m'a apporté une grande énergie mentale et physique, grâce à laquelle, selon moi, je peux aujourd'hui travailler à la déchetterie de Cornaux, seule femme parmi des hommes, avec lesquels tout se passe merveilleusement bien.»

«Source d'énergie»

Elle y a été embauchée il y a quatre ans. «Je crois que tout le monde est très content de moi. J'avais déjà 59 ans quand j'ai été engagée. Je tournais une page importante de ma vie. Et ce bouleversement, je l'ai vécu sereinement. Avec le tai-chi, j'ai appris qu'un problème surgi dans un domaine, ne signifie pas que l'existence entière est problématique.»

Aussi bien Cosette Butzberger que Marie-Jo Toussaint ont de l'énergie à revendre, un taux d'épanouissement élevé. Toutes deux cultivent une relation forte avec Cornelia Gruber, dans l'école de laquelle elles prennent leurs cours. «Cela s'explique par le fait que nous faisons un chemin ensemble depuis des années», commente Cornelia Gruber. Un art doux, le tai-chi? «En fait, les gestes réalisés au ralenti sont à imaginer en accéléré dans un combat.»

«Un pilier»

Georges Grillon, organisateur du Buskers festival à Neuchâtel, a aussi fait du tai-chi le pilier de son existence. Participant au meeting de La Chaux-de-Fonds, il confie que pour lui «le tai-chi est devenu un art de vivre. Cet art martial amène à cultiver l'équilibre dans le mouvement», résumait-il de manière assez significative pour ne pas avoir besoin d'en dire plus.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias