Le projet avait été lancé au printemps 2007 et rien n'a transpiré. Les dessinateurs sont venus se documenter sur place incognito. La BD a été dévoilée hier matin dans le hall de l'Hôtel de ville, devant une forêt de micros et de caméras et le Conseil communal in corpore. Hier après-midi, des dédicaces (annoncées par voiture avec mégaphone) avaient lieu dans un hall noir de monde.
Car c'est une petite merveille d'humour, de fantaisie et de poésie, cette BD où le lapin fou d'Alice au pays des merveilles côtoie Andersen.
L'idée en revient au directeur opérationnel de l'ouvrage, le journaliste et scénariste Georges Pop. «Je passais par là en reportage. J'étais au Lux et j'ai lancé l'idée lors d'une discussion à bâtons rompus avec François Knellwolf et Bernard Vaucher.» Parce que ce classement de «Bilanz»... «Ce qui fait qu'il fait bon dans une ville, ce sont les gens!»
Le Conseil communal et le bureau promotionnel ont tout de suite accepté d'enthousiasme. La Chaux-de-Fonnière Anabelle Bourquin, journaliste et scénariste, s'est chargée de recruter les dessinateurs. Avec des épisodes parfois cocasses. «Comment se rend-on au Lelocle?», s'était enquis l'un d'eux. Ce qui les a frappés? Les gens qui vous disent bonjour sans même vous connaître, et puis qui disent «ou bien?» à tout bout de champ. «Oui, Le Locle, je connaissais déjà», explique Pitch, de Porrentruy. «On venait y faire des fêtes. Il y a un endroit alternatif, euh... l'Ancienne Poste? C'est possible?» Pour sa part, Rodrigue, qui a connu Le Locle en y accompagnant son compère Pierre Aucaigne, a été flashé par les Moulins: «C'est complètement improbable! C'est un décor de cinoche!» Le Locle? «C'est une ville à échelle humaine. A Lausanne ou Genève, on se sent complètement paumé.» Quant au Neuchâtelois Mandril, il a fait exprès de mettre des plantes dans ses planches «pour clouer le bec à «Bilanz» qui prétendait que Le Locle manquait de végétaux».
Tirée à 3600 exemplaires, la BD est disponible à la commune, à 28 francs pièce. Les frais ont été répartis entre la commune et Le Phare (François Knellwolf et William Darbellay). Un partenariat public-privé très important au niveau culturel, relevait le conseiller communal Marcelo Droguett, qui s'est par ailleurs livré à une apologie de la bande dessinée, art majeur! Et qui existe depuis la nuit des temps, des hommes des cavernes à nos jours en passant par les BD bibliques présentées par les vitraux des églises... / CLD
BD en vente sur internet (www.lelocle.ch) ou au bureau promotionnel et culturel, tél. 032 933 84 59. Expo dans le hall de l?Hôtel de ville jusqu?au 30 avril