Eh oui, Pinard, c’est son vrai nom! Tout est authentique, brut, cash chez cet artiste à l’affiche du Moultipass de La Chaux-du-Milieu ce jeudi, avec une séance de rattrapage le lendemain, à Bienne. Erwan Pinard est un croisement improbable entre le punk et le crooner. Le verbe cinglant, percutant, déjanté. La voix enveloppante, cuivrée.
Musicien dans l’âme, le Lyonnais est resté prof de musique dans un collège: «Aller faire l’idiot sur scène ou dans une salle de classe, il y a une complémentarité nécessaire pour moi» («Hexagone», revue trimestrielle de la chanson). De l’Erwan Pinard 24 carats. Ses propos pince-sans-rire recèlent un infini respect pour la musique et pour l’enseignement. L’ancien rocker est venu à la chanson française dans les sillages de Gainsbourg, Brassens, Thiéfaine.
Après deux albums salués par ses pairs et les initiés («Contient des sulfites» , «Sauvez les meubles»), ce drôle d’oiseau, qui balance son désenchantement doux-amer depuis plus de 15 ans, prend les devants et titre un troisième opus: «Obsolescence programmée». Des chansons d’amour uniquement, dit-il; son «bazar sentimental». Mais avec cet as des doubles sens et des doubles fonds, c’est toute la société qui passe à la moulinette. En invitant cet électron libre inclassable, le Moultipass répond parfaitement à sa devise: «Ici, c’est l’humain qui met en branle et les ‘impossibles’ deviennent des chants d’optimisme.» Quoi que, pour l’optimisme, ce n’est pas gagné avec Erwan Pinard.
Moultipass Je 25 octobre à 20h30. Nebia Poche Bienne, rue Haute 1, ve 26 à 20h.