Les Chaux-de-Fonniers sont venus nombreux pour prendre connaissance du projet rénovateur du bâtiment du Corso, «laissé à l’abandon depuis trop longtemps» aux dires de Viviane. Elle qui était venue se faire des toiles du temps de l’activité cinématographique de l’édifice est venue «découvrir et soutenir un projet qui fait bouger la Chaux-de-Fonds».
L’équipe de la fondation Métanoïa, à l’initiative du projet de réhabilitation, a laissé tomber les discours officiels pour expliciter en face-à-face les détails de la future aventure. Celle-ci sera sportive, sociale, culinaire et plus si entente. A l’exemple de la professeure d’ethnologie Ellen Hertz, de l’Université de Neuchâtel, venue spécialement à la présentation pour parler de l’éventualité de créer des cours réguliers de danse de salon. Une intention accueillie avec intérêt par Adam Alami, président de la fondation, pour qui le projet de lieu de vie «doit être réaliste, mais non dénué d’ambition et d’envergure.»
«Le Corso appartient aux Chaux-de-Fonniers»
En effet, l’envergure du projet ne se situe pas seulement sur le plan de l’enveloppe budgétaire, estimée à cinq millions de francs, elle se niche aussi dans les idées. Si une configuration sportive et culinaire étonne de prime abord, surtout dans un cinéma, elle trouve sa cohérence dans la dimension sociale et régionale octroyée au (nouveau) lieu. «Raser le bâtiment et faire des appartements aurait été une solution de facilité. Mais il ne s’agissait pas d’exproprier les habitants de La Chaux-de-Fonds d’un emblème. Le Corso leur appartient. La nouvelle affectation du bâtiment souhaite rassembler les gens et offrir des activités intergénérationnelles» explique Adam Alami.
Dimension gastronomique
Dans cette optique, le nom du lieu perdurera, c’est une évidence. L’architecture intérieure rappellera également les caractéristiques d’un cinéma, puisque c’est le balcon qui accueillera le restaurant. Le parterre fera office de salle de grimpe mais aussi de salle de concerts, selon une configuration originale. En effet, une colonne de grimpe centrale aura pour sommet une plateforme de 16 m2 pouvant héberger musiciens et DJs. Mais un lieu de «vivre ensemble» n’en serait pas un sans la dimension gastronomique. A cet égard, la cuisine proposera des mets composés avec les produits du terroir, dans une ambiance la plus conviviale possible grâce à de longues tablées mais aussi des dessertes plus intimes.
Ce projet définitif sera bientôt soumis à la procédure des permis de construire. Le soutien dont il bénéficie de la part de la Ville de la Chaux-de-Fonds, et l’enthousiasme de la population présente samedi laisse augurer une belle renaissance de ce Phoenix urbain.