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Le cor des Alpes entre à l'église

16 juin 2011, 11:00

Et si la neige ne revenait pas? C'est une ode à l'hiver perdu qu'interpréteront, du 17 au 26 juin au Temple allemand, trois comédiennes et quatre musiciens neuchâtelois. Une œuvre douce-amère, cocasse, totalement inédite, composée «pour quatre cors des Alpes et trois corps de plaine», soit les musiciens du quatuor Dacor Daniel Brunner, Valentin Faivre, Jacques Henry, Jacky Meyer, et les actrices Françoise Boillat, Johanne Faivre Kneubühler, Isabelle Meyer.

Portée par le son poignant du plus helvétique des instruments, «Désalpe» raconte la détresse des «tribus alpestres» - hôteliers, exploitants de remontées mécaniques, moniteurs de ski - contraints à l'exode par la disparition de l'or blanc. Le tout conté entre rires et larmes, sur un texte truffé de petites touches burlesques, signé du scénariste lausannois Antoine Jaccoud.

Isabelle Meyer, comédienne: «Quand on dit notre texte sur cette musique, on a les poils au garde à vous! Mais on s'amuse aussi beaucoup.»

Composée pour ce spectacle, qui a nécessité deux ans de gestation, la musique a été créée en parfaite symbiose avec le texte. Une gageure en soi. Jacques Henry, musicien tout-terrain: «Le thème du réchauffement climatique s'est rapidement imposé à Antoine Jaccoud quand il nous a entendus jouer du cor des Alpes. Mais ensuite, nous avons tâtonné pour trouver un rapport à l'espace équilibré entre nos volumineux instruments et les trois comédiennes, dont les voix ont dû être amplifiées.»

Reste que quatre cors des Alpes dans une église, ça décoiffe! «Oui, mais curieusement», reprend Jacques Henry, «quand on l'écoute de près, il n'est pas trop sonore.»

L'aventureux quatuor n'est pas du genre à se cantonner à quelque lyoba convenu. Sans renier l'héritage folklorique, les musiciens multiplient les incursions dans d'autres répertoires: jazz, musique classique, contemporaine, ancienne.

«Désalpe» ne se veut pas non plus une fable écolo. Valentin Faivre: «On ne donne pas de leçons, c'est juste un état des lieux.» Isabelle Meyer: «C'est comme si on donnait ce texte au public. Sans prendre personne à partie, on témoigne et, en scrutant le ciel, on se remémore le temps où les touristes affluaient.» Mais il fait chaud, de plus en plus chaud, et la neige ne revient toujours pas...

La Chaux-de-Fonds, Temple allemand, les 17, 23 et 24 juin à 20h30; les 18, 19, 25 et 26 juin à 19h. Réservations: centre ABC, tél.032 967 90 43, www.abc-culture.ch

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