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Le Chaux-de-Fonnier Adrien Jeanneret virtuose du montage de mouches

18 avr. 2011, 12:06

Les truites du Doubs se font piéger avec de la plume de pingouin ! C'est la dernière trouvaille d'Adrien Jeanneret, monteur de mouches de pêche. «Cette matière donne plus de brillance aux nymphes».

Ce Chaux-de-Fonnier est devenu une référence dans le cercle des créateurs de mouches artificielles, imitant avec une réalité confondante les insectes aquatiques.

Plusieurs prix, dont un glané à Paris, soulignent la virtuosité d'Adrien. Virtuosité, le mot n'est pas trop fort car le montage de mouches requiert une habileté manuelle et une précision d'orfèvre pour ajuster au millimètre près les plumes ou les poils sur un hameçon.

Reproduction exacte
«Il s'agit aussi de proposer aux poissons une reproduction exacte de l'insecte et surtout que ses couleurs soient très fidèles à la réalité». C'est à un salon de la pêche, en 1988, à Montbéliard qu'Adrien a eu le déclic pour le montage de mouches.

De l'envie à la réalisation, le chemin est exigeant. «J'ai dû attraper des insectes sur le Doubs pour étudier leur morphologie et j'ai potassé des livres sur l'entomologie».

Cette activité autant artistique que créatrice a fait du pêcheur occasionnel qu'il était jusque-là un disciple de Saint-Pierre passionné. «La maladie de la pêche a commencé». Le Doubs est sa rivière favorite. Ses mouches maison lui ont permis de ferrer quelques prises miraculeuses.

Un silure géant
Une truite d'une soixantaine de centimètres prise au Doubs restera l'un de ses plus beaux souvenirs. Il s'est bagarré encore avec un silure de 1,38 mètres durant 3/4 d'heure pour le ramener sur la terre ferme. L'expert Adrien a à son catalogue une trentaine d'espèces différentes. «Cela suffit pour pêcher».

Ces faux insectes ont pour nom sedges, mouches de mai, nymphes…Il sont confectionnés à partir de poils de lièvre, de chevreuil et de plumes prélevées dans le croupion de canards, mais aussi dans le plumage des coqs, faisans, pingouins ou perdrix.

Les plumes de perdrix, boudées par certains pêcheurs, font mouche au bout de la canne de leur créateur. «Elles sont merveilleuses. Sur l'eau, elles vibrent avec le vent. Les truites sont attirées par cette animation».

Un antidote à la maladie

Souffrant de problèmes de santé conséquents, Adrien Jeanneret a trouvé dans ce hobby un antidote à ses soucis. «Cela m'empêche de gamberger». Il donne ses mouches à ses copains pêcheurs qui ont toujours été à ses côtés dans les moments difficiles.

Cet amoureux du Doubs développe un autre talent : la peinture. Cet ancien peintre d'intérieur a le pinceau agile et inspiré.
Un ami, artiste-peintre de la région, a guidé ses premiers pas dans l'univers pictural.

Peintre de la nature

Adrien réserve ses talents de peintre aux paysages jurassiens et à ses habitants à plumes ainsi qu'aux fleurs.

Le Refrain et la Vallée de la Mort, sur le Doubs en aval de Biaufond, sont ses thèmes de prédilection. Il croque aussi la région des Taillères ou encore le Creux du Van. Le martin-pêcheur, son animal favori, fait partie également de sa galerie de portraits.

Ses aquarelles et huiles aux couleurs vives sont un hymne à la beauté de la nature sauvage des Montagnes neuchâteloises. Ses œuvres sont réussies grâce à une technique parfaitement maîtrisée, mais plus encore en raison de l'amour d'Adrien pour son pays.

Le Chaux-de-Fonnier, passant nonante pour cent de son temps libre en extérieur, n'hésite pas  à dire que « la nature l'a sauvé». La maladie n'est pas vaincue, mais domptée par ce soixantenaire courageux et actif.

Adrien n'a pas fini de nous étonner par sa vitalité et  son sens artistique. Il rêve. «Mon grand rêve», comme il dit, ce serait de faire un voyage de pêche à l'étranger, mais en l'état actuel de ses revenus il n'en n'a pas les moyens.

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