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La révélation des talents d'écriture du futur Corbu

08 nov. 2011, 04:15

L'an prochain marquera le centenaire de la construction de la Maison blanche et le 125e anniversaire de la naissance de Charles-Edouard Jeanneret, futur Le Corbusier. Cette année 2011 marque le centenaire du «Voyage d'Orient», qui marqua à vie le jeune architecte.

Président de l'association Maison-Blanche, Edmond Charrière, passionné par l'œuvre du Corbu, a conçu le projet de faire découvrir une facette peut-être moins connue du personnage: son talent d'écriture. A travers un choix de textes initial et dûment élagué par les comédiens - la lecture aurait sinon duré plus de trois heures - des écrits du jeune homme ont été donnés à entendre, dimanche soir à la Maison blanche, devant un très nombreux public.

Dire que ceux qui ont assisté à cette lecture en sont ressortis enchantés serait peu dire. Les élans littéraires du jeune Charles-Edouard, s'ils peuvent parfois désarçonner, apportent surtout la preuve de son génie. La flamme qui l'habite est palpable. L'incandescence artistique frôle parfois l'exaltation. Et, surtout, il fait montre d'un talent descriptif hors du commun. Ainsi, en quelques lignes, il donne d'un vase qu'il a acquis une description sensuelle, où l'on devine les courbes de la femme à travers celles de la terre cuite. On ferme les yeux, on l'écoute et on est à Istanbul, à Athènes, au mont Athos.

On rit aussi beaucoup, comme lorsqu'il ne remercie pas - tout en le remerciant pour la forme - son père d'avoir corrigé les textes qu'il envoyait pour publication dans la Feuille d'avis de La Chaux-de-Fonds.

Il décrit aussi ce qu'il saisit de la mentalité turque: «Trop de sérénité amène à la douleur par la mélancolie», écrit-il en parlant de ce que l'islam apporte, selon lui, à ce peuple.

Le point culminant de cette révélation proprement littéraire, c'est la restitution de sa découverte du Parthénon. Il s'avoue épuisé après avoir subi durant des semaines «l'écrasement de ce site brutal.» Le Parthénon, représente «un art fatal auquel on n'échappe pas.» L'Acropole qui «exauce et exhausse», ose-t-il en un raccourci saisissant, «ça vous pile et ça vous met en poudre.» Dans l'un des derniers textes partagés dimanche, la conclusion: «Je sonne le glas de ma jeunesse», écrit-il, conscient qu'«un autre homme, une autre vie et un horizon dur» l'attendent. lby

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