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La Chaux-de-Fonds: on sait de quoi sont morts les pigeons

On attendait depuis la mi-janvier de savoir de quoi sont morts les quelque quarante pigeons retrouvés sans vie à divers endroits de La Chaux-de-Fonds. Enfin, on connaît la cause. Une souche virulente de la grippe des pigeons les a emportés.

06 mars 2019, 10:59
Un pigeon mort sur la rue de Versoix à la mi-janvier.

Sur plusieurs jours, des habitants de La Chaux-de-Fonds sont tombés, consternés, sur des pigeons raides morts dans les rues de la Métropole horlogère à la mi-janvier. Un spectacle navrant et inquiétant après lequel un garde-faune a ramassé des dépouilles, ensuite envoyées dans divers laboratoires, entre autres à Berne.

Enfin, presque deux mois plus tard, on sait ce qui a ôté la vie à ces oiseaux. Mais d’abord pourquoi l’apprend-on si tard? «Parce que les analyses n’ont pas conclu à une épizootie. De ce fait, il n’y avait pas d’urgence absolue», répond le vétérinaire cantonal Pierre-François Gobat. «Car ce n’est que dans le cas d’épizooties que le canton doit prendre des mesures.»

Incubation courte

Pour rappel, on parle d’épizootie lorsqu’une épidémie touche simultanément ou par vagues successives un grand nombre d’animaux de même espèce ou d’espèces différentes. La situation est alors si grave, qu’une loi fédérale stipule qu’elles doivent être combattues ou surveillées par l’État. «Or, là nous n’avons affaire qu’à une épidémie de paramyxovirose, une grippe des pigeons, de la souche virulente dite «vélogène». Rapide, elle exerce un fort impact, qui peut être létal.»

Le temps d’incubation dure entre 2 et 5 jours, puis d’un coup les pigeons meurent. D’où la bonne quarantaine de volatiles retrouvés inanimés dans les rues chaux-de-fonnières. «Nous avions supposé dès le départ qu’il s’agissait de cette maladie, mais nous en attendions la confirmation.» Aujourd’hui, c’est chose faite. Lors de l’hécatombe de pigeons qui avait été observée à Genève en janvier 2011, un scénario semblable s’était déroulé.

Pigeons vulnérables

«En hiver, à l’instar des autres animaux, stressés par le froid, les pigeons sont vulnérables. Ce qui accentue leur mortalité en cas de contamination. Cela dit, dans le lot des pigeons qui ont été touchés par cette grippe à La Chaux-de-Fonds, tous ne sont pas forcément décédés et sont restés porteurs», spécifie à ce stade Pierre-François Gobat. Et il ajoute que ce genre d’épidémie s’arrête d’elle-même. «Là nous n’avons pas eu vent d’autres décès de pigeons. Toutefois, une nouvelle flambée n’est pas exclue.»

Comme pour la grippe concernant les humains, celle des pigeons subit des mutations. Lesquelles peuvent déboucher sur une souche virulente, ainsi qu’on l’a constaté en ce début d’année. S’il y a danger pour les gens? «Le seul péril est qu’en manipulant des pigeons morts on attrape une conjonctivite, le virus passant de nos mains à nos yeux, si on se les frotte. Donc si on a envie de ramasser des dépouilles, il vaut mieux recourir à une couverture ou à des gants. Ou mieux, appeler un garde-faune.»

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