Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La Chaux-de-Fonds: on n’aurait pas dû piquer le casse-croûte du lynx

Découverte dans une forêt chaux-de-fonnière, une carcasse de chamois à peine entamée par un lynx a été emportée par un chasseur à la demande d’un garde-faune. Une erreur d’appréciation, reconnaît l’inspecteur cantonal Christophe Noël.

12 avr. 2019, 16:00
La proie du lynx avait à peine été entamée lorsqu’elle a été emportée par un chasseur à la demande d'un garde-faune.

«Il s’agit d’une erreur d’appréciation sur le terrain, car nos consignes sont extrêmement claires: on ne touche pas une proie naturelle d’un grand prédateur avant sa consommation complète.»

Non, piquer le casse-croûte d’un lynx, ça ne se fait pas. Cet aveu de Christophe Noël, inspecteur cantonal de la faune, devrait adoucir la polémique qui enflait ce vendredi sur Facebook. Photographe animalier et ardent défenseur des animaux, Alain Prêtre y dénonçait une intervention d’un garde-faune exerçant dans les Montagnes neuchâteloises, qualifiée de «geste irresponsable».

«Stupide et dommageable»

Mercredi soir, le Chaux-de-Fonnier a photographié un lynx se rendant sur sa proie, un chamois probablement tué la veille dans une forêt proche de la Métropole horlogère. Le lendemain, surprise: la carcasse avait disparu, emportée par un chasseur à la demande d’un garde-faune, alors qu’elle avait à peine été entamée par le félin (photo à l’appui).

«C’est à la fois stupide et dommageable pour le lynx. Epuisé par le rut qui s’achève, affaiblit par l’énergie dépensée pour tuer ce chamois, l’animal se trouve ainsi privé de nourriture. Il devra donc chasser rapidement un nouveau chamois (…), alors qu’il se serait contenté d’un seul individu si le garde-faune ne lui avait pas retiré le pain de la bouche», fulminait Alain Prêtre dans son post Facebook.

Mea culpa

Contacté vendredi, le Service de la faune du canton de Neuchâtel a doublé sa réponse d’un mea culpa. «C’est la première fois que je suis confronté à un cas comme ça», assure Christophe Noël. «Des actes de prédation, nous en constatons beaucoup par année, et en général tout se passe très bien. Quand on sait qu’un lynx peut passer une semaine sur une proie, il est logique de laisser un animal tué à disposition de son prédateur, pour éviter que ce dernier ne prélève un autre individu.»

Il peut y avoir des situations particulières, par exemple si la carcasse est abandonnée dans un champ ou dans un endroit exposé. «Il arrive que nous devions alors la déplacer légèrement», observe l’inspecteur de la faune. «Mais dans ce cas-là, très souvent, c’est le lynx lui-même cherchera à emmener sa proie dans un endroit plus tranquille.»

Votre publicité ici avec IMPACT_medias