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La Chaux-de-Fonds: le PS défend l’élection du Conseil communal par le peuple

A La Chaux-de-Fonds, les citoyens doivent se prononcer le dimanche 24 novembre sur le mode d’élection du Conseil communal. A l’origine de l’élection par le peuple en 2003, le Parti socialiste ne veut pas d’un retour en arrière.

29 oct. 2019, 17:21
Le PS chaux-de-fonnier est opposé au mode d'élection du Conseil communal par le Conseil général.

Voulez-vous que le Conseil communal soit élu par le Conseil général et plus par le peuple? C’est la question à laquelle les citoyens chaux-de-fonniers doivent répondre d’ici au dimanche 24 novembre.

Le Parti ouvrier et populaire (POP) et le Parti libéral-radical (PLR) ont arraché le oui en juillet au Conseil général. L’exécutif serait élu par le législatif sur la base de la représentation proportionnelle, en fonction des suffrages obtenus au Conseil général par chaque parti.

Pour le Parti socialiste des Montagnes neuchâteloises (PS), c’est clairement non. Il a présenté ses arguments en conférence de presse ce mardi. La campagne d’affichage du parti ne laisse place à aucun doute: six visages dont la bouche est barrée par un scotch. «Le PS s’oppose à la suppression d’un droit», clame la conseillère générale Silvia Locatelli. «Ils veulent vous faire taire.»

A l’origine de l’élection par le peuple

La formation de gauche rappelle qu’elle est à l’origine de ce droit. En 2003, les Chaux-de-Fonniers ont approuvé par 76% des voix l’initiative du PS et des Verts pour l’élection du Conseil communal par le peuple à la proportionnelle.

Entre-temps, diverses affaires ont chahuté la vie du Conseil communal. En 2006 déjà, le libéral-PPN Michel Barben, élu moins de deux ans plus tôt, démissionne après avoir été lâché par son parti. Deux ans plus tard, le PLR Pierre-André Monnard, seulement troisième aux élections, accède à l’exécutif. Sans oublier l’affaire Legrix et la démission du même Pierre-André Monnard en 2015.

PLR «responsable»

«En réalité, les tenants de ceux qui veulent enlever ce droit au peuple font porter le chapeau à la population des erreurs qui ont été commises par les partis. Un des deux partis qui est à la manœuvre est à l’origine de la plupart des affaires qui ont émaillé notre commune», relève Silvia Locatelli, en égratignant le PLR.

«Lui-même n’a pas pris ses responsabilités en présentant sur ses listes des personnes qui étaient capables d’aller dans un exécutif et qui étaient prêtes à y aller», ajoute-t-elle.

Nuit des longs couteaux

Aux yeux des socialistes, le système proposé aujourd’hui n’est pas moins «opaque». «Nous pourrions avoir des personnes qui ont fait de très bons scores sur la liste législative mais qui ne seraient pas favoris pour l’exécutif parce que les partis en ont décidé autrement», craint Michaël Othenin-Girard.

«Comment peut-on prétendre que l’élection sera plus claire?», interroge Silvia Locatelli. «En réalité, ça va se passer dans l’antichambre du Conseil général, pour ne pas dire dans les cuisines des partis, avec des nuits des longs couteaux.»

Exemple du déplacement du marché

Pour les partisans de l’élection par le Conseil général, il s’agit aussi de redonner plus de poids au législatif. «Ce n’est pas en enlevant ce droit de vote au peuple qu’on aura une gestion plus efficace et, surtout, plus démocratique de la Ville», relève Michaël Othenin-Girard.

«Le législatif possède déjà tous les outils démocratiques pour interpeller le Conseil communal, d’une part, ou pour l’obliger à étudier une question grâce à la motion», ajoute-t-il.

Pour le conseiller général socialiste, l’exemple du déplacement envisagé du marché à la Carmagnole est emblématique. «La parfaite démonstration du pouvoir du législatif qui l’a contré et qui a obligé le Conseil communal à revenir en arrière.»

Michaël Othenin-Girard conclut: «L’élection directe par le peuple nous convient. Et nous avons aussi perdu des plumes.» En 2012, le PS a perdu un siège au Conseil communal, avant de le reconquérir en 2016.

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