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Tribunal cantonal: le procureur demande la prison à vie contre le mari et assassin présumé de Latifa Boukri

Condamné en première instance à 18 ans de prison pour le meurtre de sa femme, le mari de Latifa Boukri est rejugé ce jeudi par la Cour pénale du canton de Neuchâtel.

25 janv. 2018, 10:14
Une forte présence policière avait régné aux alentours du Tribunal criminel des Montagnes lors de l'audience de première instance.

Après avoir fait appel de sa condamnation pour assassinat le 21 juin 2017, Mehdi (prénom fictif), l’époux et assassin présumé de Latifa Boukri, a comparu ce matin devant la cour pénale du Tribunal cantonal. 

À nouveau, comme l’été passé au Tribunal de La Chaux-de-Fonds, on a entendu les versions des mandataires de l’accusé, de la famille Boukri et le Ministère public. 

Alors que Mehdi avait été condamné à 18 ans de prison en première instance, le Ministère public, en la personne du procureur Daniel Hirsch, a demandé le rejet de l'appel et réclamé cette fois une peine privative de liberté à vie. Ce qui correspond en Suisse à 20 ans d’incarcération. Dont seraient à retenir les 3 ans que Mehdi a déjà passés derrière les barreaux.

Risques de récidive

Pour les avocats de Mehdi, toutes les preuves de sa culpabilité n’ont pas été amenées par l’instruction de l’affaire. Ils réclament donc toujours l’acquittement du prévenu au bénéfice du doute.

Selon une expertise médicale, l’accusé, considéré comme une “personnalité narcissique et dissociale”, court plus vite que son angoisse afin que celle-ci ne le rattrape pas. “C’est ce qu’il a fait en se débarrassant de sa jeune épouse”, a expliqué le procureur Daniel Hirsch qui a constitué le dossier, épais, de l’affaire. “Craignait-il qu’elle révèle à sa famille son vrai profil, ses mensonges, ses difficultés financières et professionnelles?”

Ses troubles de personnalité le rendent-ils incapables de discernement? “Non!”, répond un expert. Tandis qu’un second spécialiste précise que sa capacité ne s’en retrouve que “légèrement restreinte”. Un point relevé par Jacques Barillon, l’un des trois avocats de Mehdi.

Les expertises médicales décrivent aussi des risques de récidives, dés lors que le prévenu risque des blessures narcissiques importantes. 

Le verdict quant au rejet ou l’acceptation de l’appel sera rendu le 1er février. 

Corps découvert en France voisine

Le mari, âgé aujourd'hui d'une trentaine d'années, avait été arrêté le 9 janvier 2015, alors que son épouse, une ressortissante française de 24 ans, était portée disparue depuis quelques jours. Lors des premières auditions, il avait nié toute implication dans cette disparition.

Après la découverte de la victime en France voisine, le suspect avait admis que le décès avait eu lieu lors d'une dispute à son domicile à La Chaux-de-Fonds et qu'il avait transporté le corps. Mais lors d'une audience préliminaire en mai dernier, le mari a contesté les chefs d'accusation.

Etranglée et noyée

Selon l'acte d'accusation, le prévenu aurait étranglé son épouse jusqu'à ce qu'elle perde connaissance et qu'elle chute au sol. Il aurait ensuite rempli d'eau la baignoire pour y noyer sa victime. Le mari lui aurait rasé les cheveux "dans un geste d'humiliation".

Le mari aurait ensuite déplacé le corps jusqu'au parking souterrain de son immeuble et l'aurait mis dans le coffre de sa voiture. Il aurait ensuite roulé jusqu'à la région de Charquemont, en France voisine, où il aurait déposé le corps nu au bord d'un chemin de forêt.

Disparue en janvier 2015

Le couple de nationalité française s'était marié en juin 2014 et s'était installé à La Chaux-de-Fonds en octobre de la même année. Après des problèmes conjugaux, l'épouse avait quitté le domicile à mi-décembre pour être hébergée par un centre pour femmes.

Le 8 janvier 2015, la famille de la jeune femme avait signalé sa disparition depuis le mardi 6 janvier. Celle-ci ne donnait plus signe de vie, alors qu'elle entretenait d'habitude des contacts fréquents avec ses proches.

L'enquête a nécessité un gros engagement: de nombreux enquêteurs, des dizaines d'agents sur le terrain, des battues, des chiens et des hélicoptères. Des promeneurs ont découvert le corps le 14 mars 2015 dans une forêt près de Charquemont, en France voisine, à 25 kilomètres de La Chaux-de-Fonds.
 

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