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La Chaux-de-Fonds: «Alors Carcasse», un spectacle qui interroge nos limites au TPR

La compagnie française Trois six trente met en scène une figure insaisissable et pleine de doutes au TPR, jeudi 14 et vendredi 15 novembre.

13 nov. 2019, 12:10
«Alors Carcasse» est une fable qui conjugue nos maux sociétaux à tous les temps.

«Alors Carcasse» est une affaire de choix intérieur et de perception. Que croire, que voir, comment interpréter ce qui se passe sous nos yeux? Carcasse, entité centrale de cette pièce écrite par Mariette Navarro en 2011, ne se laisse pas facilement cerner, ni incarner. Il n’est rien, ni personne. Il est l’Immatériel, mis en scène par Bérangère Vantusso, de la compagnie Trois six trente.

Carcasse est l’hésitation, celle qui le fait tanguer au bord d’un seuil jamais nommé. Elle peut se comprendre de mille façons différentes et sépare sa zone de confort d’un espace inconnu. Doit-il le franchir, dompter sa peur? Doit-il résister à la tentation?

Car Carcasse est aussi un refus, celui de faire partie de la marche du monde, de rentrer dans les rangs, de «jouer le jeu». Il est le grain de sable qui grippe la machine et fait vaciller l’ordre établi. 

Mais Carcasse n’est pas seul. «Plusieurs» surveillent ses tribulations, s’agitent à ses côtés. Plusieurs se déploient face à Carcasse et semblent l’oppresser, le pousser à dépasser ce seuil intangible et à s’intégrer au cortège de lois et d’espaces qui régit leur existence.

Univers conformiste

«Alors Carcasse» est une fable qui conjugue nos maux sociétaux à tous les temps, en déployant en parallèle la problématique de nos individualités parfois incompatibles.

On y retrouve une forme de résistance, de ténacité matérialisée par ce mystérieux Carcasse, face à un univers ordonné, fade de conformisme et enfermé dans une réalité immuable incarnée par Plusieurs. On y décèle notre peur de l’Autre, et le confort de nos certitudes.

La mise en scène signée par Bérangère Vantusso accentue l’existence fragile de ces deux figures qui se toisent et se jaugent. Les cinq comédiens font et défont les squelettes de Carcasse et de Plusieurs, aidés de bâtons de marionnettes, rythmés par le poème en prose de Mariette Navarro et ses 62 strophes.

Cette danse contraste avec l’immobilisme latent de Carcasse, pris au piège de ses interrogations lancinantes qui l’empêchent de prendre une décision. Mais de quel côté de ce seuil se trouve la réelle prison, celle qui enchaîne les condamnés? Une réflexion qui emmènera chacun des spectateurs sur un chemin différent.

Infos pratiques

Théâtre populaire romand, à La Chaux-de-Fonds (Beau-Site), le jeudi 14 novembre à 19h15 et le vendredi 15 à 20h15.

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