En 1994, un Lars von Trier encore jeune et vierge des controverses qui ont entaché sa réputation – ses déclarations scabreuses sur les juifs au festival de Cannes en 2011, notamment – commet la mini-série de fiction «Riget», soit «L’hôpital et ses fantômes» en français. Le réalisateur danois plante son décor au sein du service de neurochirurgie du Rigshospitalet, principal hôpital de Copenhague.
En deux saisons de onze épisodes, la série dépeint un milieu médical fantasque, où les membres du personnel semblent baigner dans une douce folie qui les anime en grotesques pantins.
Rajoutez à cela des phénomènes paranormaux, des situations absurdes, des apparitions ectoplasmiques, une touche d’épouvante, et vous obtenez le style caractéristique de Lars von Trier: un univers sombre, moite, glacial, nimbé d’une auréole d’humour noir et cinglant.
Plus de vingt ans après la première diffusion de «L’hôpital et ses fantômes», Oscar Gómez Mata, fondateur de la compagnie...