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L'évolution de la Vieille Ville vue par ses «vieux»

Bien que demeurant un secteur atypique de la métropole horlogère, la Vieille Ville chaux-de-fonnière évolue comme tout autre quartier. Ceux qui l'ont connue il y a 50 ans s'expriment...

14 sept. 2011, 12:22

De la Charrière à la rue de l'Hôtel-de-Ville, la Vieille Ville chaux-de-fonnière règne en quartier pittoresque depuis plus d'un siècle et demi. Et si le talon aiguille des dames maudit souvent ses ruelles pavées, ces dernières ont guidé leurs pas vers des portes archaïques, s'ouvrant avec peine sur des cages d'escaliers datant de 1850. Un coin à part…

Parmi ceux qui l'ont connu étant enfant dans les années 50, une septantaine de retraités se retrouvent encore régulièrement. Ensemble, ils forment l'Amicale des Vieux de la Vieille Ville (ViViVi), et au seuil de leur traditionnel pique-nique de septembre, ils posent un regard nostalgique, voire critique, sur l'évolution de cette zone bien distincte, qui perd sa singularité bien plus qu'il n'y paraît. «Ça a énormément changé», entend-on de la part des doyens. «Il y avait des immenses jardins», murmure Paulette Cattin, 80 ans.

Chamailleries rassembleuses
«Il y avait des guerres de quartiers, mais c'était un prétexte pour animer, puis faire des activités», relate Roland Maillot, secrétaire des ViViVi. Resté fidèle au quartier, le Chaux-de-Fonnier regrette la solidarité d'antan, l'osmose qui faisait la force des lieux. Les temps changent; les groupuscules foisonnent sans fusionner, et le vieux quartier vit aujourd'hui à l'heure de Facebook et des portables. Un état de fait qui aux yeux de certains, frise quasiment l'anachronisme. «Les gens ne communiquent plus entre eux. Ils sont pris par leur télé, leur ordinateur et leur iPhone», rajoute Roland Maillot. Même lorsqu'ils sont entre eux, ils n'arrêtent pas d'envoyer des messages à d'autres.»

Duplex ou appart pourris?
«Il y a plus de couleurs, ça se modernise. Avant, tout était gris», reconnaît Jämes Gaillard, président actuel des ViViVi. Maintes façades ont certes pris un coup de fraîcheur. A bon escient. Or, au sein d'immeubles  payant encore très peu de mine, on évoque autant d'appartements pourris que de duplex chérots. «Il y en a plusieurs dans le coin», assure Roland Maillot. «Et beaucoup de PPE, aussi.» L'approche urbanistique évolue, en toute logique, mais elle semble presque pertinente là où logeaient la classe ouvrière, le gotha bohème et les familles d'immigrés. «Il y a quand même un ensemble cohérent au niveau architectural», remarque René Curty, parmi les moins âgés de l'amicale. «Vers la fin des années 70 et dans les années 80, énormément de maisons étaient complètement vides. Des jeunes auraient pu louer des maisons entières pour en faire des locaux à musique.»

La valse des commerces
Les multiples enseignes ont également bien changé. «Il y avait beaucoup de bistrots de quartiers. Il n'y a plus grand-chose, maintenant...», regrette aussi Roland Maillot. Les apéros perdurent, mais l'Edelweiss est un café latino, et là où le Jurassien s'essouffle, les établissements ethniques font leur trou. Un panachage inévitable, lié à force par d'autres concepts.

Ceci dit, à contrario des autres quartiers chaux-de-fonniers, la Vieille Ville a su maintenir un grand nombre de petits commerces. A la barbe des grandes surfaces en épi, les gens viennent de l'Ouest de la ville pour du rumsteak ou des frangipanes. «Mais à l'époque, chaque coin avait sa boucherie, son épicerie et sa boulangerie», souligne Otto Grunder, anciennement boucher à la rue du Versoix. «Mais c'était aussi plus simple pour le parcage...»

Reste qu'il fait toujours bon vivre en cet endroit. En tant que festival des arts de rue, la Plage des Six-Pompes s'y plaît, y cartonne, et les fêtes populaires ne manquent pas. De plus, chaque mercredi et samedi matin, le marché rassemble des citoyens des quatre coins de la ville.

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