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L'école de réglage fête 20 ans de succès

12 nov. 2011, 10:26

L'Ecole de réglage, centre de formation privé unique au monde sis rue Jaquet-Droz 5 à La Chaux-de-Fonds fêtait hier ses vingt ans. Un emblème du renouveau de la montre mécanique! Depuis 1991, on y a reformé 104 jeunes gens (et surtout jeunes filles) à cette profession de «régleuse» désormais rebaptisée «opérateur en horlogerie option spiraux». La principale activité consiste à ajuster et régler le couple balancier-spiral de la montre mécanique afin d'obtenir une précision maximale.

Cette célébration a débuté par une visite de l'Ecole et de son atelier où huit apprentis sont actuellement en formation. Exactement le même nombre de jeunes gens que lors de la première volée en 1991!

François Matile, secrétaire général de la convention patronale de l'industrie horlogère suisse (CP) évoque cette saga, suscitée par le déclin de la montre mécanique au profit du quartz puis de sa remontée en force. Ainsi, dans les années 60, on comptait 125 apprenties régleuses par an en Suisse. En 1975 il y en avait une... A tel point qu'en 1988, l'Ofiamt (aujourd'hui OFFT, Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie) raye le réglage de la liste des formations reconnues. Mais deux ans plus tard, le patron de Nivarox sonne le tocsin: «Nous n'avons plus de régleuses, elles sont toutes à la retraite, vous fichez quoi?» Il y avait urgence. Les choses sont allées tambour battant sous l'égide de la CP. En six mois, un programme était établi, des locaux et formateurs trouvés, et la formation était lancée, en collaboration avec quatre entreprises haut de gamme qui la finançaient. Les huit places à disposition en 1991 avaient attiré quelque 70 postulations. «Bien que le métier ait disparu, il restait très fort dans l'imaginaire collectif».

François Matile a salué hier les efforts consentis par la branche, notamment en matière de financement. «Les entreprises formatrices ont assumé leur choix, en prenant à leur charge la totalité des coûts de la formation», propos corroborés par le conseiller d'Etat Philippe Gnaegi. Lesquelles entreprises sont actuellement Nivarox, Breitling, Rolex, Sowind et Ulysse Nardin.

Depuis 1991, plus de deux tiers des apprentis formés dans cette école travaillent dans l'horlogerie, et le plus souvent dans les entreprises qui les ont engagés comme apprentis. Leur savoir-faire sur le système réglant de la montre mécanique, souvent plus poussé que celui d'un horloger est très prisé au sein des ateliers des grandes manufactures.

La formation est de deux ans en formation alternée (théorie au Cifom-ET, pratique à l'Ecole de réglage et en entreprise) et débouche sur un certificat délivré par la CP. Parmi les qualités requises: beaucoup de minutie et de patience!

Pour l'anecdote, l'ancienne profession de régleuse était dans les années 60 exclusivement exercée par des femmes, et cela reste une réalité dans une moindre mesure, puisque 90% des opérateurs formés en vingt ans sont des opératrices.

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