Jeudi soir, après le vernissage de l'exposition de Yann Amstutz, troisième photographe participant au projet «L'expérience de la ville», le dialogue qu'il a mené avec l'architecte-paysagiste Peter Wullschleger a donné l'occasion d'un débat sur la place de l'arbre en ville.
Face aux positions exprimées récemment sur la manière dont certains arbres ont été abattus à La Chaux-de-Fonds, un consensus s'est fait jour entre les deux débatteurs, même s'ils appréhendent le problème de manière un peu différente.
Respecter un «être vivant»
«Si on ne pouvait plus abattre aucun arbre, ma profession n'existerait pas», a lancé Peter Wullschleger. Au-delà de la boutade, il a montré qu'historiquement l'arbre n'est pas plus maltraité de nos jours que dans le passé. Il a rappelé notamment la destruction, au début du siècle dernier, d'un magnifique parc public rasé à peine 25 ans après avoir été aménagé à grand frais pour faire place à la grande poste. Mais il a précisé aussi que l'arbre est un élément qui appartient à la collectivité. «Ce que l'on peut demander c'est que ceux qui abattent justifient, communiquent, argumentent leur décision et expliquent dans quelle perspective elle s'inscrit.»
Yann Amstutz a stigmatisé la tendance à considérer l'arbre juste comme du mobilier urbain, ce qu'il n'est pas: «L'arbre est un être vivant.» Peter Wullschleger en a convenu: «L'arbre a un droit d'existence en soi, il a droit au respect, comme tout être vivant.»
Dans l'assistance, Louis Tissot a plaidé pour que l'«on respecte nos grands arbres qui font partie de notre patrimoine!» Et il a lancé un «appel à la tolérance: On ne doit pas forcément avoir une alignée de plantes de la même taille, on peut accepter d'avoir un petit, un grand, un petit.» / lby
A voir:
L'exposition de photographies de Yann Amstutz est visible jusqu'au 21 décembre au Club 44, les soirs de conférence ou sur demande durant les heures de bureau (032 913 45 44).