""Le Magistrat N n'a pas commis des actes de harcèlement sexuel sur le lieu de travail". C'est ainsi que commencent les conclusions des investigations supplémentaires demandées par le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds à l'ancien juge fédéral Claude Rouiller dans le cadre de ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire Legrix". Celles-ci étaient conseillées par le Tribunal cantonal neuchâtelois, lorsqu'il avait annulé en novembre 2013 la décision de mise à l'écart de l'élu UDC.
Le "N" du rapport, c'est donc le conseiller communal Jean-Charles Legrix, dont ses collègues avaient décidé la mise à pied en août 2013 parce qu'il se serait rendu coupable en outre de harcèlement psychologique et de matraitance managériale dans son dicastère des Travaux publics, sur la base d'un audit qui avait mis le feu aux poudres. En gros, l'expert Rouiller réfute les charges de l'audit, mais reconnaît "avec une vraisemblance confinant à la certitude" que le conseiller communal a fait preuve d'un management qualifié de "peu approprié".
Ses comportements, selon l'expert, s'ils ont engendrés un malaise destabilisateur, "n'ont porté à la personnalité d'aucuns de ceux-ci (...) des atteintes illicites". A une exception près. Le conseiller communal UDC a eu à l'égard de sa secrétaire "un comportement qui a porté à la personnalité de celle-ci une atteinte certes illicite mais d'un degré de gravité très peu élevé". L'expert propose pour elle une indemnité pour tort moral équivalent à un mois de salaire.
L'expert Rouiller et le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds ouvrent en ce moment même une conférence de presse au cours de laquelle ce dernier dira certainement quelles conséquences il tire de ce rapport.