Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Jeunes musiciens en état de grâce

27 oct. 2009, 11:28

CRITIQUE - PAR DENIS DE CEUNINCK

Un registre de premiers violons qu'on aurait cru sortis de la même école, tant la sonorité était agréablement homogène, des bois, des cuivres, quasiment tous solistes: l'Orchestre symphonique suisse de jeunes, dirigé par Kai Bumann, est apparu en état de grâce dimanche à la salle de musique de L'Heure bleue. Le concerto pour hautbois de Richard Strauss, soliste Martin Frutiger, la symphonie No 10 de Chostakovitch, deux pièces d'éclat et d'intensité, ont composé le programme.

Sous les dehors de la séduction, la 10e symphonie de Chostakovitch est tout simplement un chef-d'œuvre sans âge. Kai Bumann dirige la partition avec une précision scrupuleuse, une évidence si convaincante, que les musiciens et le public la reçoivent en plein c½ur, comme un moment de musique absolue.

Kai Bumann dirige le moderato initial, tout en finesse, comme s'il dirigeait Mozart. Puis, dans l'allegro, il cravache l'orchestre qui chevauchera ce mouvement toutes brides abattues. Remarquable. Les tempos se succèdent harmonieusement, l'allegretto conduit à un rythme à trois temps, subtile évocation de bal villageois. L'andante-allegro se situe dans un sublime épanouissement.

Le concerto pour hautbois de Richard Strauss qui a occupé la première partie du programme, est une grande pièce du répertoire. Présent tout au long des trois mouvements, Martin Frutiger soliste et merveilleux poète, fait oublier les difficultés de la partition, les cadences virtuoses soutenues par les pizzicati des cordes, par le cor anglais ou d'autres instruments. En osmose avec l'orchestre, un phrasé svelte, une sonorité ronde, timbrée, Martin Frutiger donne à son interprétation le naturel, la désinvolture, cautions d'une grande interprétation.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias