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Ils ont avalé la chute du Saut-du-Doubs en kayak!

Le Bisontin Arthur Bernot et trois potes lyonnais se sont payé la chute du Saut-du-Doubs en kayak, cette semaine! Un exploit semble-t-il inédit.

25 oct. 2019, 17:36
Arthur Bernot dans la gueule du monstre...

Il faut être allé au Saut-du-Doubs quand la rivière est en crue, les pieds devant la gueule du monstre, presque happés par cette langue bouillonnante qui captive le regard pour s’écraser 25 mètres plus bas, dans un bruit de tonnerre. Là au bord du gouffre, on s’imagine telle une brindille dans cet océan de fureur… 

Quatre kayakistes de l’extrême s’y sont lancés. Avant eux, jamais personne n’avait osé. C’était cette semaine, mardi en fin de journée. Arthur Bernot s’est jeté à l’eau le premier. Il a basculé dans le vide. Plongé dans l’eau noire, écrasé par des flots de 70 mètres cubes à la seconde, le Bisontin de 26 ans a émergé cinq secondes plus tard, dans un immense cri de joie. «Juste avant de tomber, j’ai eu une telle montée d’adrénaline, je n’avais jamais ressenti ça…», nous a-t-il confié.

Arthur Bernot dans la gueule du monstre… Photo: SP

Au bord du précipice, je me suis dit: «Reste calme, ce n’est pas le moment de paniquer…»
Arthur Bernot, kayakiste de l’extrême

Avant le grand saut, de la terre ferme, Arthur Bernot a étudié la trajectoire idéale. Puis il l’a mimé avec les mains, à la manière d’un skieur. Il a embarqué côté suisse, extrêmement concentré. «Au bord du précipice, je me suis dit: ‘Reste calme, ce n’est pas le moment de paniquer…’ J’ai fait attention à l’angle d’attaque, à l’inclinaison du kayak. J’ai senti le bateau tomber. C’était étrange… La chute a peut-être duré deux secondes, mais tout s’est déroulé comme au ralenti, j’ai eu le temps de bien me placer avant l’impact.»

La suite? Laisser son frêle esquif bien droit, ne surtout pas finir à plat! Se recroqueviller en bas et sous l’eau, garder les muscles tendus. «La violence du courant m’a fait perdre la pagaie. Là, je me suis dit: ‘Oh la vache, c’est énorme!’ Et je me suis concentré sur ma respiration.» Le kayakiste est remonté la tête à l’envers, et il a dû retourner le bateau comme il a pu. 

«La plus grande chute de France»

Arthur Bernot pratique ce sport depuis qu’il a 7 ans. Avide de sensations fortes, il a même quitté son poste d’ingénieur de production pour alterner petits boulots et voyages en eaux dangereuses. 

«Des kayakistes de l’extrême qui vivent de leur sport, il y en a peut-être cinq dans le monde. Je n’en fais pas partie. Le Saut-du-Doubs est la plus grande chute de France jamais descendue en kayak. En Europe, elle est parmi les trois plus impressionnantes», assure-t-il. «L’endroit était sur les radars depuis un moment», ajoute-t-il avec une pointe de fierté. Lui et ses copains lyonnais sont venus en repérage l’an dernier, pendant la sécheresse. Restait à attendre la bonne crue…

Au fait, comment son entourage vit-il ces prises de risque? «Je ne l’ai pas encore dit à ma maman, et ma copine ne le sait que depuis hier. Je n’avertis jamais ma famille proche avant de le faire. C’est sournois, mais ça me permet de vivre des sensations fortes avec les copains», lâche Arthur Bernot en riant. 

Arthur Bernod et ses potes, après l’exploit. Photo: SP

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