CRITIQUE - PAR PIERRE-ALAIN FAVRE
Espèces menacées Mais de quoi peut-il bien retourner? De gros sous, évidemment! C'est le titre évocateur de la nouvelle pièce de la troupe locloise Comoedia présentée depuis vendredi au théâtre de poche de la Combe-Girard. Un vaudeville complètement désopilant de Ray Cooney où les situations les plus saugrenues s'enchaînent dans un rythme absolument époustouflant.
«Trouver n'est pas voler», dit le proverbe. Mais ramasser de l'argent volé peut devenir risqué, très risqué surtout s'il s'agit d'argent «sale»! Quand on quitte son bureau de petit comptable avec dans sa serviette, son écharpe, ses gants et un sandwich gruyère-tomate et qu'on y retrouve plus d'un million d'euros, voilà qui peut donner des envies de prendre le premier avion et de partir sous les tropiques. Où les choses se corsent, c'est lorsque l'on apprend ensuite que la police vient de retrouver son cadavre flingué, cimenté et noyé au fond de la Marne.
Pour Yvon Lemouël (Bastien Wehrli) fuir relève toutefois de l'exploit. Car autour de lui - sa femme (Aline Moser), mais aussi un couple d'amis (Thierry Noël et Belinda Berberat), un policier ripoux (Michel Mollier), un autre plus conventionnel (Véronique Andrié) et un chauffeur de taxi (Clélia Granata), sans oublier un passant (Jacques Geiser, Stéphane Molier et François Weber en alternance) - ça pousse au mensonge et forcément, ça gâche une soirée d'anniversaire!
Rebondissements à répétition irrésistibles, rires en cascade, tendresse , cette pièce au mécanisme infernal pousse des gens ordinaires à entrer dans un engrenage d'événements de plus en plus extraordinaires. Côté comédiens, le plaisir d'être sur scène est palpable et communicatif, le jeu diablement efficace. Côté public, les zygomatiques sont mises à rude épreuve, mais on adore. Espèces menacées, c'est du pur bonheur! /paf
Jusqu'au 26 mars; locations: 032 932 20 10, (de 9h à 12h)