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Chaux-de-Fonnière d’adoption, l’écrivaine genevoise Marie Gaulis s’en est allée

Hommage à Marie Gaulis, écrivaine genevoise qui avait élu domicile à La Chaux-de-Fonds, décédée le mois dernier après une longue maladie.

04 oct. 2019, 18:28
Marie Gaulis.

Désormais «postée dans l’air vibrant d’oiseaux et de vent» qui circule dans son dernier livre «Le Royaume des oiseaux» (Zoé 2016), Marie Gaulis laisse l’écho d’une voix unique des lettres romandes, une dizaine de livres bruissant de sa prose aérienne, précise et fluide.

Fille d’une artiste peintre et du dramaturge Louis Gaulis, disparu au Liban lors d’une mission pour le CICR – drame évoqué dans «Lauriers amers» (Zoé 2009) – Marie Gaulis est née à Thonon en 1965, a vécu à Sydney, Paris et Genève, pour s’établir à La Chaux-de-Fonds où elle est décédée le 19 septembre dernier après une longue maladie.

L’intime et le collectif

Docteure en littérature grecque moderne, traductrice de pièces du théâtre d’ombres grec, Marie Gaulis voyage dans le temps et l’espace et observe le rapport qu’entretiennent les humains avec leur monde. Dans «Le rêve des naturels» (Zoé 2012), livre sur l’Australie placé sous les auspices de Rousseau, elle constate: «Cette nature, que nous cherchons de plus en plus loin, en une paradoxale quête de virginité, nous la repoussons (…) dans ses derniers retranchements, et il ne reste, pour nos yeux las, éblouis ou déçus, que des fragments, des morceaux (…).» 

Pour dire la forêt ou la ville, les sensations, les visages aimés ou les moments historiques, son phrasé singulier – amples périodes, raccourcis entre passé et présent – restitue l’intime et le collectif dans un foisonnement maîtrisé.

Marie Gaulis a rejoint ces anciens dont elle savait si bien évoquer l’impalpable présence.

Geneviève Bridel 

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