Delphine Jaquet est comme sur un nuage. «La nuit des rois», dont elle est la productrice, figure sur la shortlist des quinze prétendants à l’Oscar du meilleur film étranger 2021. Objet cinématographique fascinant, le second long-métrage de fiction du réalisateur ivoirien Philippe Lacôte transpose le conte de Schéhérazade dans la prison de La MACA, geôle de sinistre réputation, située à Abidjan.
Jointe par téléphone, la Neuchâteloise évoque les conditions de production et décrit l’intense travail de lobbying qui a découlé de cette nomination.
D’où vient l’argument assez incroyable de «La nuit des rois»?
Tout est parti d’une conversation que m’a rapportée en 2013 Philippe Lacôte, pendant le tournage de «Run», son précédent long-métrage. Un ami qui sortait de la MACA (réd: maison d’arrêt et de correction d’Abidjan) lui a raconté comment, là-bas, les détenus choisissent un prisonnier, qu’ils baptisent «Roman», et l’obligent à raconter des histoires.
Tirée du réel, l’idée...