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«Anita, as-tu oublié ta chanson?», l’air du temps de Catherine Favre

J’ai la mémoire qui flanche, mais on s’en fiche… Découvrez l«’Air du temps» de Catherine Favre.

22 janv. 2021, 05:30
air du temps catherine favre-AirDutemps-CatherineFavre

- Ciao Caterina, c’est moi, Anita. T’as écrit sur moi dans ton journal, Anna Maria m’a envoyé l’article…

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Oups… mais de quoi parle cette dame? Est-ce ce vieil «Air du temps» que j’avais écrit le cœur serré, en souvenir d’une petite camarade d’école malmenée par la vie («La chanson d’Anita», 16 août 2019)?

Dans un français chaotique, l’Anita 2021 me raconte sa villa de 800 m2 dans la banlieue de Rome, son business dans les vins et ses «molto, molto» soucis avec sa piscine toujours bouchée…

Malaise. Quel décalage avec «mon» Anita à la frimousse de Madone. On avait 8 ans. Plus tard, on serait des bienfaitrices de l’humanité. Excusez la modestie, on se prenait pour Thierry la Fronde. Pour accueillir tous les orphelins de la terre, on avait jeté notre dévolu sur la Villa Turque, œuvre de Le Corbusier à la rue du Doubs. Mais il faudrait raser les maisons alentour pour agrandir le jardin, vraiment trop petit.

De nos élucubrations enfantines, pas un mot dans son long courriel. Par contre, Anita 2021 ironise sur ma tendance à «tout exagérer». Son logement n’était pas si «terribile». C’est le mien qui était nul.

Et v’lan dans le mille de mes bons sentiments.

Ai-je inventé la tristesse insondable de ses yeux? Ses petites épaules déjà voûtées? Et son appartement insalubre sans eau courante?

Mais qu’importe «la vérité». L’essentiel est qu’une gamine toute cabossée ait pu se construire un avenir au soleil. Et c’est de soleil aussi dont parlait sa chanson, la rengaine italienne qu’Anita fredonnait quand nous avions 8 ans.

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