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Air-Glaciers se restructure, le site de la Chaux-de-Fonds touché

Concernée par la restructuration d'Air-Glaciers, la Ville de La Chaux-de-Fonds n'a pas encore été approchée par le potentiel repreneur de la base d'hélicoptères.

06 mai 2020, 12:44
/ Màj. le 06 mai 2020 à 18:45
Jusqu'à 60 emplois sur un total de 146 pourraient être supprimés, soit 41% du personnel.

Air-Glaciers a ouvert une procédure de licenciement collectif. Jusqu’à 60 emplois sur un total de 146 pourraient être supprimés, soit 41% du personnel. Le site de La Chaux-de-Fonds serait repris par une autre compagnie d’hélicoptères. Mais Aresa, l’Aéroport régional des Eplatures SA, n’a encore eu aucun contact avec le potentiel repreneur.

Philipp Perren, président du conseil d’administration d’Air-Glaciers depuis la reprise de la société en mars dernier par Air Zermatt, qu’il préside également, insiste: «Il s’agit du scénario le plus pessimiste. A terme, nous espérons que cela affectera moins de postes», précise-t-il mercredi à l’ATS.

Il n’est pour l’heure pas clair dans quelle mesure les sept sites (Sion, Collombey et Gampel (VS), Leysin (VD), La Chaux-de-Fonds, Lauterbrunnen et Gstaad-Saanenland (BE) seront concernés. Ce qui a été décidé en revanche, c’est que le site neuchâtelois sera transféré à une autre compagnie d’hélicoptères avec effet immédiat, explique Philipp Perren, qui ne souhaite pas donner davantage de détails sur ce point.

Aresa n’est pas au courant

De son côté, la présidente d’Aresa dit ne pas avoir officiellement été informée de la situation. «Nous savions qu’Air-Glaciers avait dernièrement été repris. Mais rien d’autre», assure Sylvia Morel.

La conseillère communale chaux-de-fonnière ne prend pas position sur l’arrivée d’un nouvel acteur sur l’aéroport des Eplatures. «Les places sont limitées. Il faudra voir ce qu’ils demandent», indique-t-elle.

Pour conclure une reprise de la base d’Air-Glaciers, des négociations seront indispensables, anticipe Sylvia Morel. «Il y a des baux à respecter», précise la présidente d’Aresa.

Les employés se rendaient compte que la société n’allait pas très bien. Mais ils ont été choqués par l’ampleur des licenciements annoncés.
Bernard Tissieres, coordinateur au sein des Syndicats chrétiens du Valais

Effondrement des vols

Le conseil d’administration d’Air-Glaciers SA a annoncé mardi soir à son personnel des mesures urgentes visant à stabiliser financièrement la société. En raison du coronavirus, il a dû le faire par visioconférence. La coupe pourrait affecter jusqu’à 60 postes, toutes bases et activités confondues.

La pandémie liée au coronavirus en ce début d’année a provoqué un effondrement de plus de 90% des vols de sauvetage et d’environ 70% du secteur commercial, détaille le président. Ce qui n’arrange pas les affaires d’Air-Glaciers SA confronté, dans ses activités de compagnie d’aviation, à des pertes financières structurelles.

Pour l’exercice 2019, celles-ci devraient dépasser 1,5 million de francs, souligne la société dans un communiqué. Sans ces mesures urgentes, les pertes pour l’exercice 2020 pourraient mettre en danger l’existence même de la société, fait encore valoir le conseil d’administration.

Employés «choqués»

«Les employés se rendaient compte que la société n’allait pas très bien. Mais ils ont été choqués par l’ampleur des licenciements annoncés», réagit mercredi auprès de l’ATS Bernard Tissieres, coordinateur au sein des Syndicats chrétiens du Valais (SCIV). Depuis hier, de nombreux employés ont pris contact avec la structure. «Des rendez-vous par petit groupe de cinq personnes sont prévus», ajoute-t-il.

Le syndicat souhaite consulter le plus largement possible, mais les mesures sanitaires liées au coronavirus ne lui simplifient pas la tâche. Il travaillera donc aussi beaucoup par vidéoconférence afin de voir les propositions du personnel d’Ai-Glaciers et leurs attentes particulières.

Jusqu’à présent, les conséquences de la crise liée au coronavirus ont été amorties grâce au chômage partiel et aux travailleurs saisonniers. Nous espérons pouvoir nous débrouiller ainsi.
Philipp Perren, président du conseil d’administration d’Air-Glaciers

La procédure de licenciement a d’ores et déjà commencé, puisque la société a annoncé ses intentions à l’Office cantonal du travail, précisait SCIV dans un communiqué diffusé mardi soir. Ils ont jusqu’au 20 mai pour fournir des propositions permettant d’éviter les licenciements ou d’en limiter le nombre, ainsi d’en atténuer les effets économiques.

Dans l’immédiat, les services de sauvetage et de transport sont toujours assurés. En revanche, la situation sanitaire ne permet pas de définir un calendrier de reprise pour les vols commerciaux. Les personnes ayant des billets devraient être activement informées.

Collaboration étroite

Air-Glaciers avait annoncé en mars qu’elle souhaitait travailler plus étroitement avec son petit concurrent Air Zermatt. Les deux entreprises valaisannes veulent utiliser les synergies, tout en gardant leurs identités et directeurs.

De son côté, Air Zermatt a une structure très, très légère, note Philipp Perren. «Jusqu’à présent, les conséquences de la crise liée au coronavirus ont été amorties grâce au chômage partiel et aux travailleurs saisonniers. Nous espérons pouvoir nous débrouiller ainsi», résume-t-il.

Implantée à Sion, Air-Glaciers a été fondée en 1965 par Hermann Geiger, Fernand Martignoni et Bruno Bagnoud. Elle dispose, selon son site internet, de plus de 15 hélicoptères et de plusieurs avions. De son côté, Air Zermatt, très actif dans le Haut-Valais et notamment au Cervin, compte quelque 75 collaborateurs et dispose d’une dizaine d’hélicoptères.

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