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Adieux émus à un médecin et grand humaniste

18 juin 2011, 06:53

La cérémonie tenue, hier après-midi en l'église du Sacré-Cœur, à La Chaux-de-Fonds, à la mémoire du Dr Georges Terrier, décédé lundi dernier dans sa 90e année, a été à l'image du personnage qui marqué des générations de médecins et de patients: riche et empreinte d'humanisme.

Démarche rare, le défunt avait marqué son désir d'une cérémonie œcuménique. Suivie par plusieurs centaines de personnes, elle a été assurée conjointement par l'abbé Jean-Marie Oberson et le pasteur Pierre-Henri Molinghen.

Les deux ministres, comme les divers intervenants, ont retracé l'existence d'un homme qui, bien que retiré du monde professionnel depuis 1987, laisse une trace indélébile dans la profession et dans le cœur de ceux qui l'ont connu.

Le Dr Jean-Paul Friedrich, qui fut son élève, a rappelé que Georges Terrier fut, en 1957, le fondateur et le premier patron du service ORL et de chirurgie cervico-faciale de l'Hôpital de La Chaux-de-Fonds. En 1961, il crée le centre d'orthophonie et d'appareillage acoustique, à La Chaux-de-Fonds et au Locle. Il promeut, avec son collègue Jean-Pierre Secrétan, le cours universitaire d'orthophonie, à la faculté des Lettres de l'Université de Neuchâtel.

Son maître-oeuvre, «L'Endoscopie rhinosinusale moderne», est un atlas illustré de centaines de photographies, l'impose à l'échelle internationale dans la spécialité. Il est en effet le premier en Europe à utiliser l'endoscopie en ORL.

En plus de son cabinet privé et de son activité en tant que patron d'un service hospitalier, Georges Terrier accepte encore, en 1975, la charge de maître assistant, puis de professeur associé au sein du service ORL du CHUV à Lausanne.

Au fil des interventions, le portrait s'est enrichi d'un homme à l'écoute, attentionné, curieux de tout, courtois, malicieux, d'une grande intelligence et d'une étonnante érudition. Fin latiniste, il a par exemple traduit des texte ardus du 12e siècle sur l'eucharistie. Passionné par l'histoire de la médecine, il a publié des études sur des médecins, notamment le Dr de Quervain qui a sa rue à La Chaux-de-Fonds.

Lauréat en 1994 du prix de l'Institut neuchâtelois, Georges Terrier fut également un grand Rotarien, comme en a témoigné hier un de ses amis. Georges Terrier, qui n'a plus quitté les Montagnes depuis son arrivée à La Chaux-de-Fonds en 1957, vivait depuis quelques mois dans une résidence à Bevaix lorsque la maladie l'a emporté. / lby

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