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Les Latins, un hasard?

06 janv. 2011, 08:36

L'ancien président du Parti socialiste, Peter Bodenmann, l'a dit hier matin à la radio romande: il est préférable que les grands partis nationaux soient dirigés par des Alémaniques. Parce qu'ils connaissent mieux la majorité de la population, à laquelle ils peuvent s'adresser en dialecte. Une petite provocation, dont le Haut-Valaisan est coutumier, lâchée au milieu d'une interview plus générale.

Mais elle ne manque pas de piquant, alors que quatre des cinq plus grandes formations sont présidées par des Latins: Christian Levrat au PS, Christoph Darbellay au PDC, Fulvio Pelli au PLR, Ueli Leuenberger (estampillé Genevois) chez les Verts. Seule exception, Toni Brunner à l'UDC. Si une présidence alémanique représente la norme, pourquoi autant d'exceptions aujourd'hui?

Dans chaque cas individuel, il s'est agi d'un choix objectif: un dynamisme particulier, une vision du champ politique, une faculté de communiquer, un esprit rassembleur. Et s'ils ont pu prétendre à cette fonction, c'est que justement ils répondaient aux critères évoqués par Peter Bodenmann: connaissance du terrain alémanique, parlant l'allemand et comprenant (au minimum) le dialecte.

La conjonction à quatre est passagère et due au hasard, d'autant que les présidents sont généralement alémaniques, connaissant en principe la réalité romande. Mais si aucun Latin n'y accédait jamais, ce serait à désespérer du système helvétique et de la bonne foi de nos compatriotes. A l'exemple du plus grand parti, présidé par un Toni Brunner moins élu que «placé» par Christoph Blocher et qui ne comprend pas le français…

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