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Les émotions à fond

17 mars 2011, 09:58

Didier Cuche vient de décrocher son quatrième globe de cristal en descente, qui fait de lui le seul poursuivant direct de l'Autrichien Franz Klammer, détenteur de cinq trophées. Le public est debout, et le Neuchâtelois tombe à genoux dans l'aire d'arrivée. Il prend un peu de neige dans ses mains, l'embrasse et la jette en l'air, les yeux dans les nuages, un doigt levé au ciel, dans un élan d'émotion que l'on croit sportive avant tout.

Mais la force du geste déborde du cadre trop restreint du ski. Didier Cuche sait que cette neige qui lui offre tant de succès, tant de bonheur, n'est pas toujours aussi tendre. «Dans les minutes qui ont suivi ma descente, quand j'ai compris que j'avais le globe, j'ai pensé à pas mal de monde, à des amis aussi qui ont disparu un peu trop vite et même (il soupire, respire un bon coup) à un gars qui avait une année de plus que moi, avec qui j'ai skié dans les cadres et qui a disparu dans une avalanche. Ça relativise un peu tout.»

Cet instant volé en dit plus sur le Vaudruzien que tous les discours. Sur sa sensibilité, sa modestie, son refus de l'égoïsme. On lui souffle qu'il s'enfonce un peu plus dans la légende, il répond que sans son serviceman Chris Krause, sa carrière ne serait pas ce qu'elle est depuis cinq saisons. C'est vrai, bien sûr, mais tout le monde ne le dit pas aussi sincèrement.

Didier Cuche a un gros c½ur, et cela ne veut pas seulement dire qu'il a du courage. Derrière l'immense champion se cache juste quelqu'un de bien, un homme qui vit ses émotions à fond, jusqu'aux larmes, qu'elles soient de joie ou de tristesse. Car ainsi vont le sport et la vie.

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