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Les chauds et les froids d'une masse de matière suspendue

02 juin 2009, 10:47

Seule rescapée, la goutte de rosée sait qu'elle finira aussi par s'évaporer. Que son tour arrivera. S'envoler à l'air libre ne l'effraie pas. Elle se languit même de retrouver cette légèreté, de s'envoler à des milliers de kilomètres, bercée par les courants, chauds et froids. Mais l'idée d'être à nouveau écartelée, rendue aux nuages, sans d'autre alternative que de rejoindre l'océan en un vol plané, la fatigue. Recommencement perpétuel.

A nouveau, la feuille séchera, redéploiera sa texture de velours, ses millions de poils. Les plus petits insectes s'y réfugieront. Un monde à petite échelle où les mandibules se saluent. Carrures frêles, mais puissantes.

Le rythme pourtant ne s'est jamais installé. La vitesse des enchaînements varie. Précipitation et ralentissement s'alternent. L'écorce terrestre, fissurée, craquelée, sera bientôt vidée de sa substance. Tandis qu'à l'opposé, pluies et torrents règnent en maîtres. Or bleu.

D'en haut, le maestro regarde ces zooms successifs, fractals enchaînés. Comme s'il plongeait dans ses jumelles par la lentille extérieure. Plongée dans la matière. Il sait qu'il contrôle cette masse dont l'équilibre apparent n'est que tromperie. Il veille à maintenir un chaos permanent d'orages, d'électrochocs et de secousses violentes. Ce bouillon d'atmosphère est chauffé par son astre de feu. La troposphère s'écrase sous la stratosphère, elle-même condensée par mésosphère, la thermosphère.

Suspendue, cette bombe en puissance n'éclatera pas.

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