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Le sourire de Bobo gravé dans nos vies

30 juil. 2009, 08:17

Jamais Paul Borel, surnommé Bobo, ne se sera laissé abattre par l'insidieuse maladie qui l'a emporté mardi, dans sa 66e année. Ceux qui ne le connaissaient pas ont pu découvrir dans nos colonnes, au mois de mars, cet homme à l'infini optimisme, qui après s'être remis de son opération au cerveau, s'est lancé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Un projet qu'il a baptisé «Une nouvelle vie», parce que pour lui l'existence avait pris un nouveau tournant après le 18 mai 2008, date à laquelle s'est manifestée pour la première fois sa tumeur.

Lors de notre première rencontre, Paul Borel m'a impressionnée, ou plutôt déroutée, par sa capacité à voir au-delà des obstacles et par sa joie de vivre désarmante. Jamais ni révolte, ni résignation dans ses paroles. Juste l'envie d'aller de l'avant, de profiter de chaque instant. Et surtout le désir intense de réaliser son projet, qu'il avait dédié aux enfants cancéreux pour qui il récoltait des fonds, ainsi qu'à Jean-Maurice, son compagnon de chambre à l'hôpital, décédé en novembre dernier.

Communicatif et généreux dans l'expression de ses sentiments, Paul Borel a fait vibrer avec lui toutes les personnes qui l'ont suivi de près ou de loin dans cette aventure, mais aussi dans sa vie. Preuve en est cet ami palestinien, que Bobo avait hébergé il y a plus de vingt ans et qu'il n'avait plus revu depuis, venu spécialement de Toronto quand il a appris que son ami suisse était en fin de vie.

Bobo ne cessait de répéter qu'il était chanceux d'être entouré de personnes fantastiques. Il ne se rendait sans doute pas compte que son authenticité et sa bonne humeur étaient de précieux dons, qu'il offrait sans retenue à tous ceux qu'il rencontrait. Même lorsqu'il a su que la fin du chemin était proche, jamais il n'a parlé d'injustice, jamais il n'a été en colère. Au contraire. Trois semaines avant de s'en aller, il me confiait qu'il avait eu une vie fabuleuse et qu'il aurait une mort cinq étoiles, ne tarissant pas d'éloges sur la Chrysalide. Serein, il évoquait ses petits plaisirs: écouter de la musique classique dans sa chambre, ou encore savourer un cigarillos, accompagné d'un cognac.

Mardi, à l'aube, alors qu'il était entouré de ses proches, la maladie l'a emporté, mais ne lui a pas ravi son sourire, qu'il a conservé jusqu'à la fin.

Pour les personnes qui souhaitent découvrir son périple vers Compostelle: www.unenouvellevie.ch. Un blog alimenté tout au long du chemin par son ami Bernard Flück

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