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Le remède belgo-turc contre la langue de bois

04 mars 2011, 08:55
Le politiquement correct a envahi le monde. Chaque parole est pesée, édulcorée. La langue de bois triomphe partout. Partout? Non. Un petit club de foot résiste encore et toujours au verbe anesthésié.
Il répond au doux nom de Royale Union Saint-Gilloise et sévit dans la banlieue bruxelloise. Il est plus que centenaire (fondé en 1897), comme probablement son stade. Il connut autrefois la gloire - onze titres de champion - mais n'a plus rien gagné depuis... 1935! De sa grandeur passée, il a gardé un nombre appréciable de supporters, et un beau programme de match de 24 pages, un luxe pour la troisième division. Comme dans tous les programmes, y figure l'interview d'un joueur du cru. En ce dimanche hivernal, c'est au tour du milieu de terrain d'origine turque Cemal Köse de s'exprimer. Et le jeune homme à des choses à dire. Sur tout et (surtout) n'importe quoi. «Je ne connais pas beaucoup l'histoire turque mais je sais qu'on a fait la guerre contre les Grecs et qu'on leur a bien botté les fesses.» Passons au football et à ses pensées au sujet de ses coéquipiers: «Prince tente de tirer de n'importe où et Najeem se perd dans ses dribbles. Ils manquent d'intelligence de jeu, pour résumer.»
Partout ailleurs, le joueur aurait été mis à l'amende et /ou exclu de l'équipe. Pas à Saint-Gilles. Contre Zaventem, le brave Köse a non seulement joué, mais a même hérité du brassard de capitaine habituellement porté par un certain Anthony Cabeke! Pour la petite histoire, la Royale Union a gagné 6-0. La liberté d'expression est sauve.
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