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Le chant du coq

30 mars 2009, 09:19

Huit heures sonnaient au clocher du village, huit cercles d'airain se dissolvaient dans la profusion du soir. Au fond de la vallée, des glaneuses courbaient l'échine sur les épis de blé laissés par la fourche, tandis que les taches rouges des coquelicots bordaient les champs. Oiseaux et insectes réduisaient peu à peu leurs clameurs. La journée avait été chaude. A la montée des sonnailles tintinnabulant dans les pâturages, on devinait que les troupeaux quittaient l'ombre des frondaisons, le soleil ayant épuisé ses ardeurs. Mais ses rayons rasants venaient encore frapper les bocages, illuminant le chèvrefeuille, l'aubépine et le grand mûrier. C'était l'heure tranquille où les grands héliotropes s'inclinent. Diffusé par la rosée naissante, un puissant parfum s'élevait des champs, mêlant les senteurs de bruyère et de lavande. Une lune pâle montait au-dessus des arbres, l'étoile du berger n'allait pas tarder. La nuit serait douce et paisible malgré, de loin en loin, l'aboiement d'un chien dans la brume. Bientôt le chant du coq annoncerait l'aube… Drrring!

«A l'aube? Euh, allô? Non, pas tout à fait, encore une phrase et j'te l'envoie». Evidemment qu'il veut boucler sa page et aller se pieuter, moi aussi nom d'une pipe! Parce que, enfermé dans ce burlingue qui pue le vieux wagon, avec son néon blafard… Où en étais-je? Ah oui, le chant du coq… Ouarf, genre qu'un coq va se mettre à brailler dans ce coin de béton, d'enseignes fluo et de neige sale qui dégouline dans le caniveau…

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