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Le bout de quel tunnel?

24 juin 2011, 09:35

Faisons un saut dans l'avenir. Imaginons l'automobiliste de 2020, 2025. Il a le choix: laisser sa voiture dans un parking d'échange pour prendre le Transrun ou emprunter une magnifique autoroute flambant neuve lui évitant de traverser Le Locle. Que croyez-vous qu'il fera?

Les questions posées par l'Association transport et environnement (ATE) ne nous semblent pas dénuées de pertinence. En se contentant de lancer l'anathème sur une étude, certes orientée, on ne répond pas aux questions. La complémentarité des deux projets est proclamée comme une évidence... qui n'est pourtant pas si évidente.

Pourquoi?

Elle n'est évidente que dans la mesure où nous considérons notre comportement vis-à-vis de la mobilité comme une fatalité. C'est vrai, face au torrent quotidien qu'il affronte, Le Locle n'a pas d'autre solution. Le problème, c'est qu'on n'est pas allé au bout de ce que l'on peut faire pour créer les conditions d'un transfert modal massif: parkings d'échanges obligatoires, création de chicanes dans la traversée des villes, péage urbain, prime aux covoitureurs, par exemple. Mais la population déteste être forcée. Alors, les écolos ont déjà perdu.

D'autant plus que la H20 sera bonne pour l'économie, à défaut de l'être pour le contribuable: Confédération et canton confondus, les deux projets coûteront ensemble près de deux milliards de francs. Une manne bienvenue pour le secteur de la construction.

Pourtant, la H20 pourrait menacer le Transrun d'une manière différente que ne le suggère l'ATE. La Confédération assurera le financement d'une H20 classée route nationale. Mais l'unique tube, déjà saturé du tunnel sous La Vue-des-Alpes, ne fait pas vraiment route nationale. Donc, diront d'aucuns, il faut construire un deuxième tube. Ce serait signer l'arrêt de mort du Transrun, devenu infinançable. La H20 devrait toutefois susciter une adhésion populaire massive. Un pari pas encore gagné pour le Transrun. Et tant pis pour ceux qui pensent que l'on devrait peut-être se battre pour que nos enfants aient d'autres perspectives que «toujours plus de bagnoles».

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