Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La politique d'asile ou l'art de la rustine

13 sept. 2011, 09:58

Lentement, mais sûrement, la gestion de l'asile en Suisse est en train de se transformer en une énorme usine à gaz.

D'un côté, la pression migratoire qui s'exerce sur l'Europe se fait de plus en plus insistante. De l'autre, cette même Europe se barricade.

En vertu des accords de Dublin, la Suisse renvoie systématiquement tous les requérants dans le pays de premier accueil. En pratique, cela signifie que les requérants devraient presque tous être renvoyés, puisqu'ils n'ont pu arriver en Suisse qu'en passant par un pays limitrophe qui a signé Dublin. Le problème, c'est que, renvoyés par la porte, beaucoup reviennent par la fenêtre quelques semaines ou quelques jours après.

La «forteresse suisse» n'est donc forteresse que sur le papier. Parallèlement, un nombre important de requérants finissent dans la clandestinité. Ils n'existent plus… sur le papier, mais vivent toujours parmi nous.

Quant à la gestion de l'hébergement des gens frappés par une non-entrée en matière (NEM), elle relève du bricolage. Ainsi, Neuchâtel n'a pour le moment rien de mieux à proposer à de jeunes hommes célibataires qu'un abri antiatomique bien éloigné du centre-ville. Collés les uns contre les autres durant des mois sur des couchettes de 60 cm de large, comment dorment-ils? Les frictions, les tensions, les agressions mutuelles et les décompensations psychiques sont programmées. Sans parler des tensions interethniques.

La machine vient de haut. La Confédération impose des quotas aux cantons. Le Service des migrations utilise les locaux disponibles. Apparemment, il n'y a rien de mieux. Dans ce «rien de mieux», chacun fait au mieux pour gérer le quotidien. Le Service des migrations n'a rien à dire sur Schengen-Dublin.

Quant à la police, elle a fait son travail avec un grand professionnalisme. On ne peut rien lui reprocher. La police n'a rien à dire sur Schengen-Dublin non plus. Elle gère la situation.

En bout de chaîne, personne n'est responsable du pneu percé. Chacun fait la rustine.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias