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La culture par la bande

07 mars 2011, 12:05

Du Guesclin a-t-il servi sous Charles IV, V, VI ou VII? La question qui tue à «Qui veut gagner des millions?», sur laquelle les deux candidats désespérés lèvent les yeux au ciel. Moi, gros malin, je savais. Grande culture? Tu parles: je le savais à l'âge de dix ans. Parce que j'étais tombé par hasard sur une bande dessinée racontant les exploits de ce vaillant chef de guerre, fait connétable de France par le roi Charles V en l'année 1370.

Faut dire qu'il y avait de quoi s'y attacher. A sa naissance, ses parents ont failli le jeter. Son père, petit nobliau breton, le tiendra à distance tandis que sa mère dira de lui, le regardant de coin: «Bon Dieu qu'il est laid!» Petit et moche, donc, mais fort comme un boeuf et rapide sur ses jambes courtes, il fera sa place grâce à des bras trop longs que beaucoup n'auront pas réussi à esquiver. Parmi eux, des Anglais: c'était la Guerre de Cent ans.

Car, à la tête des armées royales, il n'a eu de cesse de «bouter les Anglois hors de France», qu'ils occupaient alors aux deux tiers. C'est Jeanne d'Arc qui achèvera le travail, un demi-siècle plus tard. On l'a brûlée pour ce haut fait. Tandis que Bertrand du Guesclin, auréolé de cent victoires arrachées avec ses soudards, s'en est allé d'une bête hydrocution, comme un rond-de-cuir égaré au Club-Med: il a bu de l'eau glacée après une journée au soleil.

Ah, la culture par la bande dessinée… Comme disait ce turlupin de Pierre Desproges: «Quand il a écrit Hamlet, Ronsard avait-il lu Molière? Non».

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