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L'art de savoir mourir avec savoir-vivre

11 mai 2009, 11:39

«Mais arrêtez donc d'emmerder les Français! Il y a trop de lois et de règlements dans ce pays! On en crève! Laissez-les vivre un peu et vous verrez ça ira beaucoup mieux», aurait dit Pompidou. C'était en 1966, C'était le bon temps. Depuis, on s'est consciencieusement appliqué à noyer le citoyen sous un déluge de lois, d'amendements, de décrets, qui font que, désormais, pour construire une cabane de jardin, il faut d'abord remplir 36 formulaires avant de planter le premier clou. Car propriétaire ou pas, on ne défigure pas le paysage avec n'importe quels rondins. Bon, si l'Etat veut faire passer une ligne haute tension entre votre poirier et la balançoire, c'est pas pareil bien sûr. La loi est souple.

En France, un arrêté municipal visant à faire taire les coqs menace désormais de 68 euros d'amende le propriétaire d'un volatile au cocorico intempestif. Rassurez-vous, encore une fois la loi est souple. Le bruit des quads, des fusils de chasse, des supporters dans les terrains de foot, des bulldozers, des débroussailleuses est toujours autorisé. Ouf!

Pareil pour le tabac. Aujourd'hui, les fumeurs de clopes ont rejoint les fumeurs de joints dans l'illégalité, sur les trottoirs, au motif qu'on n'empoisonne pas son voisin de bistrot avec du benzène et des phtalates. Bistrot dans lequel est servi un florilège de nitrates, colorants, édulcorants, pesticides, conservateurs, hormones et exhausteurs de goût, sur une terrasse-parking baignée de particules fines, avec vue sur l'incinérateur planté au centre-ville. Ça c'est permis. Au 21e siècle, l'important, c'est de savoir mourir avec savoir-vivre.

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