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Une note positive à l'heure du bilan

13 oct. 2009, 08:22

Manifestation interjurassienne par essence et par excellence, le Festival du Jura, 20e du nom, tire à sa fin. L'occasion d'en dresser le bilan avec son fondateur et infatigable directeur artistique Georges Zaugg.

La culture, on ne le sait que trop, a souvent été utilisée à des fins politiques dans le conflit jurassien. Le fait d'incultes, forcément. Mais s'il est un festival qui mérite le statut d'interjurassien - bien avant que l'AIJ ne s'empare de cette dimension -, c'est celui du Jura. Aujourd'hui admirablement établi dans les mœurs de la région, il doit cette réputation au mérite d'un homme féru de musique classique et de chambre. Allusion au chef d'orchestre Georges Zaugg, son créateur, mais aussi son infatigable directeur artistique.

Née en 1977, cette manifestation bisannuelle en est à sa 20e édition. Depuis, elle a vu défiler d'authentiques stars, de Porrentruy à Tramelan, en passant par Saint-Imier et Saignelégier, pour le plus grand bonheur d'un public fidèle, connaisseur et reconnaissant. Pour la bonne bouche, on citera la soprano Barbara Hendricks, le trompettiste Maurice André, les violonistes Tibor Varga et Pierre Amoyal. Et bientôt la violoncelliste Sol Gabetta.

Pour cela, il faut réunir un budget conséquent et démarcher des sponsors jusqu'à Zurich, Berne et Bâle - une preuve de la grande renommée du festival -, sans oublier les aides officielles des cantons de Berne et du Jura, mais aussi des communes concernées.

Georges Zaugg a, dès le début de l'épopée, manifesté le désir de conférer à sa création une dimension interjurassienne. Cette année, par exemple, la quasi-totalité des concerts ont été dédoublés pour être proposés dans le Jura comme dans le Jura bernois. Côté fréquentation, le Festival du Jura doit aujourd'hui faire face à la concurrence de moult manifestations similaires, mais il n'en continue pas moins son bonhomme de chemin: «La cuvée 2009 s'est révélée exceptionnelle sur le plan artistique», se réjouit Georges Zaugg. «Le fait que nous recevions des subventions de toute la Suisse parle en faveur de la qualité de nos prestations.»

Pour la petite histoire, l'intéressé travaille déjà d'arrache-pied à l'édition 2011: «Il faut sans cesse trouver des idées originales si on veut allécher le public», constate-t-il. Pour 2009, il avait ainsi choisi de réhabiliter l'œuvre de cinq compositeurs originaires du Jura et du Jura bernois, baptisés pour l'occasion «Le Groupe des cinq».

En tout cas, la volonté de poursuivre l'aventure est réelle. Cette année, tout a parfaitement fonctionné jusqu'ici. Le septième Concours national du festival a rameuté 25 candidats de toute la Suisse, qui ont favorablement impressionné le jury. Les concerts dédiés au «Groupe des cinq» ont permis de découvrir des œuvres de musique de chambre interprétées par les professeurs des écoles de musique de Delémont et du Jura bernois. Dans ce contexte, la rencontre avec les descendants de Pierre Alin, accourus des Etats-Unis pour la circonstance, et ceux d'Henri Gagnebin, venus de Genève, s'est révélée riche d'émotions.

Les concerts de l'orchestre du Festival du Jura, dirigé par Georges Zaugg, ont permis de découvrir le pianiste Arturo de Cuellar et une œuvre de ce dernier composée spécialement pour l'occasion. «La commande de partitions originales est une expérience à renouveler», insiste Georges Zaugg.

Cette semaine, le festival rendra hommage à Joseph Haydn, à l'occasion du 200e anniversaire de sa mort. Sous la conduite de Georges Zaugg, l'orchestre du Festival du Jura interprétera les symphonies nos 6, 7 et 8, «Le matin», «Le midi» et «Le soir». Les concerts auront lieu vendredi à Tramelan (Temple, 20h) et dimanche à Delémont (église Saint-Marcel, 17h). Le concert final se tiendra à Porrentruy le 27 octobre (église Saint-Pierre, 20h). Un événement qui réunira la violoncelliste Sol Gabetta et le Kammerorchester de Bâle. Vous avez dit apothéose? /pab

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