Un nouveau projet interjurassien a pris officiellement forme en cette fin de semaine avec la création du Pass'Jeunes, un programme de mobilité en faveur des jeunes de 18 à 30 ans. Cette passerelle - qui complète les dispositifs déjà existants - a pour but d'augmenter les connaissances linguistiques acquises en étude ou apprentissage dans une entreprise ou une association sociale ou culturelle à l'étranger. Le projet peut durer de trois semaines à trois mois. Les bénéficiaires toucheront un montant maximum de 500 francs pour le transport, ainsi qu'une bourse forfaitaire de 225 francs par semaine.
Le canton du Jura et le CJB sont derrière cette initiative. Le premier consacrera une enveloppe de 55 000 francs pour ce projet pilote d'une année. Dix mille francs seront pris sur des fonds publics, le solde émanant de financement externe (sponsors, soutiens). Côté bernois, c'est un peu plus compliqué, comme l'a admis le député et membre du CJB Manfred Bühler hier en conférence de presse à Delémont. Dans un premier temps, ce sont 18 000 francs qui seront dégagés, entièrement à la charge de généreux donateurs (Fondation pour la jeunesse du Jura bernois, Rotary Club Les Reussilles). «Reste que si cette expérience s'annonce concluante, le canton reverra certainement sa position», a tenu à préciser Manfred Bühler.
Attention: pas question de s'offrir des vacances aux frais de la princesse, a prévenu le ministre jurassien Michel Thentz. Tous les dossiers seront passés à la loupe par une commission. Les candidats seront auditionnés. «C'est à eux de se décarcasser pour présenter le meilleur dossier, d'organiser leur séjour», a précis Joanna Eyer, déléguée interjurassienne à la jeunesse.
Cette initiative a été calquée sur ce qui se passe en Belgique notamment. Comme on peut légitimement le supposer, il y aura plus de déçus que d'heureux. Selon une estimation, ce sont quelque 40 jeunes qui pourraient bénéficier du Pass'Jeunes dans les douze prochains mois. «Surtout des jeunes dans des situations difficiles. On ne regardera pas l'orthographe», a souligné Michel Thentz. «Améliorer l'offre en matière de mobilité est une obligation», a rappelé le ministre Michel Probst. «Cette offre s'applique à tous les profils». Au final, les jeunes élus devront rendre des comptes à la commission. /gst