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Un nouveau genre de dinosaure identifié à partir d’ossements trouvés à Moutier

Un nouveau dinosaure herbivore au long cou vient d’être identifié à partir d’ossements découverts au 19e siècle à Moutier. Les restes fossilisés comprenaient également un carnivore et un crocodile.

12 mars 2020, 16:31
Le docteur Christian Meyer, du Musée d'histoire naturelle de Bâle, et un humerus d'Amanzia greppini.

Finalement, ce n’était pas un grand dinosaure carnivore. Des scientifiques viennent de publier une nouvelle étude sur les os de dinosaures trouvés à la fin du 19e siècle à Moutier. Verdict: ce que l’on prenait pour une seule bête était en réalité les restes de quatre espèces différentes, toutes vieilles de 150 millions d’années. Dont un sauropode – un dinosaure herbivore au long cou – d’un genre nouveau, nommé Amanzia greppini.

Les paléontologues suisses, allemands et anglais sont parvenus à ces conclusions dans un article publié dans le «Swiss Journal of Geosciences» et dont «Le Journal du Jura» s’est fait l’écho ce mercredi. Ils ont repris l’étude des fossiles faite aux alentours de 1860 par un médecin de Delémont, Jean-Baptiste Greppin. A cette époque-là, le mot dinosaure avait à peine 18 ans.

Un crocodile

En lieu et place du mégalosaure de Greppin, les paléontologues modernes ont identifié deux sauropodes, un carnivore bipède de type cératosaure (grâce à une dent facilement identifiable) et un crocodile, issu de la famille éteinte des teleosauridés. Ces découvertes complètent ainsi une seconde étude allemande, faite en 1920 et qui avait déjà identifié des animaux quadrupèdes.

Ces ossements, conservés au Musée d’histoire naturelle de Bâle, avaient été trouvés par des ouvriers dans une carrière dans les alentours de Moutier. Ils avaient été acquis par Jean-Baptiste Greppin, à qui le nom d’espèces de l’Amanzia greppini rend hommage. Pour le nom de genre, Amanzia, il vient d’un pionnier de la géologie suisse, Amanz Gressly, a indiqué au «JDJ» le docteur Christian Meyer, collaborateur du musée bâlois et co-auteur de l’étude.

Un «petit» géant

Le dinosaure en question est connu essentiellement par les os de ses pattes avant et arrière, de quelques vertèbres du cou et du dos et par une partie de sa queue. Selon une coupe histologique, les scientifiques ont démontré que l’individu fossilisé avait atteint sa taille adulte. L’espèce devait donc mesurer environ 10 mètres de long, loin des tailles connues d’autres dinosaures à long cou.

Or, des empreintes de pas de dinosaures ont également été découvertes sur le même site près de Moutier et dans les gorges voisines. Ces traces démontrent la présence, à la même période (le Kimmeridgien, en plein Jurassique) de sauropodes géants de 30 à 40 mètres de long.

Ces données précisent le paysage de l’Arc jurassien à l’époque. Des plages, des lagons, des zones d’eau douce également et des forêts, ressemblant vaguement aux Bahamas actuelles. Un paysage varié, parcouru par des espèces également bien variées, entre grands et petits sauropodes, dinosaures carnivores et crocodiles.

Une reconstitution d’Amanzia greppini. Les os en bleu sont ceux retrouvés à Moutier. En l’absence d’os du crâne, la silhouette générale est celle d’un camarasaure. (SP-Daniela Schwarz et al.)

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