«Ah, vous trouvez que ça a l’air d’un zèbre? Moi j’y vois autre chose…» L’essence des œuvres d’Augustin Rebetez est plurielle, et l’artiste tient à la multiplicité de leur interprétation. «Le cœur entre les dents», son manifeste primitif publié aux éditions Actes sud, renvoie une image fidèle de ce credo: 386 pages de corps décharnés et interconnectés, de silhouettes aviaires qui s’ébattent, d’êtres aux yeux noircis semblant s’adonner à des rituels chamaniques, de poèmes déchirants qui crient la douleur d’une vie de larmes, de paysages squelettiques immortalisés sur pellicule. Des œuvres livrées sans indications de temps, de lieu, ou de contexte. Livrées, nues, à nos seuls regards. «Pas besoin d’informations superflues», précise-t-il.
«Je crée des supports qui amènent à la réflexion et à l’émotion, je cherche à procurer des sensations de beauté et d’étrangeté», soulève le Jurassien. «On peut voir mon travail sous plusieurs angles, tout le monde le ressentira...