Faire découvrir des documentaires de styles atypiques, à la frontière parfois ténue entre réalité et fiction, c'est l'objectif que s'est fixé le Mois du film documentaire, festival transfrontalier qui se déroule dans toute la France durant le mois de novembre et s'installe dans le Jura pour la 4e année consécutive. Cette année, les écrans investiront des lieux inédits comme la galerie d'Eric Rihs aux Emibois ou l'espace des Halles géré par Philippe Queloz à Porrentruy. Vingt-huit films reliés par le thème de l'art sont à l'affiche dans le Jura.
«L'intérêt de proposer une diversité de lieux pour les projections, c'est de travailler avec des partenaires qui ont des visions différentes», explique Yves Hänggi, coordinateur de la manifestation côté jurassien. «C'est aussi pour montrer que le ciné, ce n'est pas seulement être assis avec du pop-corn et des lunettes sur le nez.» Chaque projection se fait en présence du réalisateur ou d'une personne témoin qui a participé à la réalisation du film. Une spécialité aux Emibois: Eric Rihs assortira la projection du film «Installation(s)» d'un vernissage de sa nouvelle exposition «Chambre du fou, contenants et gouttes d'eau», en hommage au cinéaste Andrei Tarkovski (samedi 19 novembre, 20h).
Le thème de l'art appelle non seulement des portraits d'artistes, à l'image de «Pina», consacré à la danseuse Pina Bausch par le réalisateur Wim Wenders. Mais aussi à des films artistiques sur le plan formel, c'est le cas d'«Installation(s)», film collectif autour d'une manifestation d'art contemporain. La rencontre entre différents courants créatifs sera abordée au fil de reportages ou de films dessinés. Le dessinateur de presse Patrick Chappatte expliquera cette démarche à Porrentruy, avec son nouveau documentaire d'animation «La mort est dans le champ», qui parle des bombes à sous-munitions au Liban.
Aux Franches-Montagnes, le festival sera de passage au cinéma Lux des Breuleux, au Cinélucarne du Noirmont et à la galerie des Emibois. En Ajoie, des animations sont prévues à la galerie du Sauvage à Porrentruy, au Musée jurassien des sciences naturelles de Porrentruy, au cinéma Colisée de cette même ville et à la galerie Courant d'art à Chevenez, sous un petit chapiteau. A Delémont, la manifestation a lieu au cinéma La Grange.
Le budget jurassien du festival, fruit d'une collaboration avec le Territoire de Belfort, s'élève à 42'000 francs, assumés en bonne partie par le canton, mais aussi par les communes. / DWI
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